Tubelord

S'il y a une qualité que l'on attribue à Tubelord, c'est bien son énergie inépuisable. Mais à quel prix ? Tout droit sortis de Kingston, le trio composé de Joseph Predegast, David Catmur et Tom Coulson-Smith ose les clichés purs et simples, il faut le dire. Et ça marche ! L'image qu'ils renvoient est à la limite de l'aversion.

Leurs compositions s'apparentent à du rock californien, pop rock mené par un leader charismatique, de préférence blond et aux allures de surfer hawaïen. Mais c'est un visage bien différent qu'on leur découvre. Oui, Tubelord c'est justement ça, c'est l'art de forcer les clichés visuels et sonores et d'y apporter une note grinçante. Presque aussi grinçante que la voix de Joseph Predegast.
Dès leur création en 2006, Tubelord se sont façonnés une image de jeunes adolescents amateurs de rock , mais qui dénote entièrement avec le son proposé. Qu'il s'agisse de leur look ringard, de leurs t-shirts d'adolescents, ou même de leurs titres d'album, Joseph et sa bande n'en font qu'à leur tête. On les imagine dans un garage, se faisant couper le son des amplis par leurs parents.

R O M A N C E, ce second album joue lui-aussi sur les décalages, mais il en ressort un ensemble fade malgré la force qui les caractérise. Il faut que le groupe se réveille, dix ans de retard, Fall Out Boy c'est démodé ! Oui soit, mais c'est justement ce que veut le groupe : renvoyer à son auditoire l'image du groupe de garage ringard et fier de l'être. Là, c'est gagné !
Prenons le titre qui ouvre l'album, Over In Brooklyn, l'agression vocale est à son comble. On a presque envie de s'enfuir dès les premières notes. Les breaks sont excellents mais le morceau est à l'image de l'album, peu convainquant. Et même si on aurait préféré qu'ils évitent cet écart, leur énergie bat son plein du début jusqu'à la fin. On espère une mélodie moins stridente, en vain. Le chant reste brutal et irritant jusqu'aux dernières notes. Et même si le titre 4T3 tente de relever le niveau en empruntant timidement le chemin des claviers, c'est un flop, le résultat est juste raté.

Le dernier titre Tidy Diggs nous laisse coi. Une dernière fausse note clôture l'opus et laisse supposer, sur un dernier riff de guitare cassé dans son élan, que Tubelord n'en n'ont pas fini avec nous : ils comptent bien tenter à nouveau leur chance dans deux ans.