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Dark Captain

Dead Legs & Alibis

Dark Captain - Dead Legs & Alibis
Chronique Album
Date de sortie : 17.10.2011
Label : LoAF Recordings
35
Rédigé par Julien Soullière, le 17 octobre 2011
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Cela fait maintenant trois ans que le quintet londonien a donné le coup d’envoi de sa toute fraiche discographie, et bien que Miracle Kicker fût en son temps élu 33ème meilleur album de l’année par le Guardian, on commençait tout doucement à douter de la capacité du groupe à aller de l’avant. Celui-ci nous rappelle pourtant que tout vient à point à qui sait attendre : amputé d’une moitié de pseudonyme pour l’occasion (exit l’encombrant « Light Captain »), le combo lève aujourd’hui le voile sur Dead Legs & Alibis, et nous montre que si certaines choses sont amenées à changer, d’autres, souvent jolies d’ailleurs, savent parfaitement résister aux cruels assauts du temps.

Car ce qui réconforte ici, et ce dès les premières mesures, c’est que Dark Captain n’ont rien perdu, ni de leur superbe, ni de l’amour qu’ils portent à la musique, et à celles et ceux à qui ils destinent la leur ; de 3 Years To Go (référence, référence...) à Flickering Light, ce second opus n’est autre qu’une nouvelle bulle de douceur, l’écrin cousu main par d’honnêtes artisans, et dans lequel se nichent des morceaux d’une infinie délicatesse. Pas de méprise cependant : si Dead Legs & Alibis est empli de douceur, Neil Kleiner et sa bande ne sont pas nés de la dernière pluie, et ont depuis longtemps dépassé l’âge de la candeur. Derrière chaque note, de la gravité, du regret, de la peur. Une manière comme une autre de nous dire qu'ici comme ailleurs, l’orage n’est jamais bien loin.

Perdus entre terre et cieux, folk et post-rock, les titres qui parsèment ce nouveau disque soufflent en effet le froid derrière le chaud, en se gardant toutefois bien de proposer des variations trop appuyées. Ainsi, tout ici coule à la perfection, sans houle, ni accros véritables, et certains en viendront sûrement à déplorer l’aspect passablement léthargique de l’ensemble (d’aucuns parleront d’une variation du syndrome Fujiya & Miyagi). Un sentiment qui ne pourra qu’être renforcé à l’écoute de voix éthérées, et constamment à mi-hauteur.
Pourtant, on le sait, plus nombreux encore seront celles et ceux qui se laisseront tenter par un voyage qui ne nous veut finalement que du bien, et dont le principal avantage est de ne jamais se montrer lassant. En fait, ce qu’elles perdent en force brute, en complexité crasse, les compositions de Dark Captain la gagnent en intensité. Une intensité radieuse, millimétrée et insidieuse à la fois, à vous transformer une banale pièce musicale en un véritable bol de bien être. Rien d’inoubliable donc, mais rien qui n'amène l'indifférence non plus : des intonations country de Different And Easier, aux trompettes mariachi de 80000 Reasons, l’alchimie fonctionne, imperturbable.

C’est donc égaux à eux-mêmes que Dark Captain reviennent sur le devant de la scène. A l'instar du plus insubmersible des navires, ils maintiennent le cap autant qu'ils se maintiennent à flots, avec métier bien sûr, mais également avec ce petit soupçon d'âme qui rend certains groupes si attachants. Et d'une certaine manière, bénéfiques.
tracklisting
    01. 3 Years To Go
  • 02. Submarine
  • 03. Long Distance Driver
  • 04. Right Way Round
  • 05. Fade
  • 06. Different And Easier
  • 07. 80000 Reasons
  • 08. Strange Journeys Home
  • 09. Ex Detective
  • 10. Flickering Light
titres conseillés
    3 Years To Go, 80000 Reasons, Strange Journeys Home
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