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New Build

Yesterday Was Lived And Lost

New Build - Yesterday Was Lived And Lost
Chronique Album
Date de sortie : 05.03.2012
Label : Lanark Recordings
3
Rédigé par Julien Soullière, le 25 février 2012
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Si l’on ne saurait être trop précautionneux quant à l’utilisation du mot « jamais », le périple de LCD Soundsystem semble bel et bien avoir touché à sa fin avec la publication, début 2010, du troisième album façonné par le groupe de James Murphy (This Is Happening). Passés maîtres dans l’art du featuring et de la sortie de route, Joe Goddard et Alexis Taylor tendaient à nous faire croire qu’Hot Chip, eux aussi, allaient bientôt être interpellés par la Grande Faucheuse, mais il n’en sera rien, nos joyeux-lurons ayant annoncé l’arrivée prochaine d’un nouvel opus via le compte Twitter d’Al Doyle.
Multi-instrumentiste, pilier de la formation londonienne, ce dernier est également l’une des cendres à partir desquelles le phénix LCD Soundsystem ne renaîtra peut-être jamais : voilà sans doute la raison pour laquelle certains s’acharnent à voir en New Build la réunion des deux groupes précédemment cités. Pourtant, entre Al Doyle, Felix Martin et Tom Hopkins, tout ceci ressemble plus, sur le papier du moins, à une version rabotée d’Hot Chip.

Seulement voilà, à bien écouter Yesterday Was Lived And Lost, on ne peut nier l’influence des auteurs de Daft Punk Is Playing At My House sur ce nouveau projet. En ce sens, si des morceaux ne sont pas sans rappeler les travaux d’Alexis Taylor et de sa clique (Do You Not Feel Loved? et Behind The Shutter sont émaillés d’effets électroniques dignes de One Life Stand), d’autres comme Misery Loves Company ou Medication quittent la sphère dance à tendance ringarde pour les haut-plateaux disco-funk. L’énergie héritée du punk mise à part, on retrouve alors certains traits de caractère dont ont fait preuve LCD Soundsystem par le passé : des synthétiseurs et des boites à rythmes, certes, mais une bonne louche d’optimisme et de soleil également ; comment, à l’écoute de The Third One, ne pas penser à ces bons vieux Starsky et Hutch, pourchassant sans relâche les méchants aux quatre coins du Los Angeles des années 70s ?

Contrairement à sa pochette, Yesterday Was Lived And Lost sait donc se montrer groovy, plein de couleurs chaudes et de vie, et c’est sans doute dans ces moments là qu’il est le plus stimulant. Car, dès lors que l’on en revient aux nouveaux fondamentaux hotchipiens, la machine s’emballe et ronronne, accouchant à l’occasion de titres douteux, dont un Behind The Shutter trop kitsch pour ne pas se révéler indigeste dès les premières mesures. De la même manière, c’est en posant l’oreille sur Do You Not Feel Loved?, un titre au demeurant plaisant, que l’on prend conscience de l’un des plus grands atouts d’Hot Chip : le génial Alexis Taylor, dont la voix iconoclaste nous fait oublier bien des immondices. Un sel dont on n’apprécie tout le goût qu’une fois qu’il n’est pas là.

Agréable au demeurant, l’album de New Build n'a cependant pas de quoi détourner notre attention du prochain Hot Chip. En espérant qu'il ait plus de bagout (et de goût) que tous les side-projects du monde.
tracklisting
    01. Introduction
  • 02. Medication
  • 03. Misery Loves Company
  • 04. Miranda, Be My Guide
  • 05. Behind the Shutter
  • 06. Schism Of My Mind
  • 07. Do You Not Feel Loved?
  • 08. The Third One
  • 09. Mercy
  • 10. Finding Reasons
titres conseillés
    Medication, Mysery Loves Company
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