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New Build

Paris, Petit Bain - 13 novembre 2014

Live-report par Sarah Pitet

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En cette douce soirée automnale, le Petit Bain de Paris héberge pour la seconde fois le festival How To Love. La bateau n'est pas comble et permet ainsi à chacun de flâner paisiblement entre pièces de théâtre, projections de court-métrages, buvette et concerts. Ce soir, c'est au français Judah Warksy et au groupe anglais New Build qu'appartient la scène. La cale de l'embarcation parisienne se remplit peu à peu lorsque est annoncé le début de ce qui sera une soirée au calme inébranlable.

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Les court-métrages tournent au moment où nous descendons les escaliers menant dans la salle. Le public semble intrigué devant une animation de l'actuel auteur de la très récente et poignante bande dessinée Sukkwan Island, Ugo Bienvenu. Apparaît soudain Judah Warsky qui débute son set délaissé par un public amassé près des murs ou au bar, laissant une fosse étonnement vide. Il faut peu de temps au soliste pour y remédier, priant aimablement son audience de l'approcher, lui et sa musique vibrante et torturée. Avec comme seuls partenaires pad et synthétiseur, Judah Warksy se révèle être un agile instrumentiste méritant un public plus à l'écoute. En effet, un voile impénétrable semble avoir été placé entre l'artiste et le public qui peine à s'introduire dans l'univers de ce poète moderne. Rien n'est perdu puisque le set est très loin d'être mauvais, les chansons oscillant entre musique électronique, sons orientaux, douleur, humour et sensibilité. Cette réaction semble en tout cas être voulue par celui qui se nomme en réalité Mathieu Cesarsky, ayant affirmé il y a quelques temps vouloir dérouter ses auditeurs. Retentit alors Bruxelles, capitale de l'Europe, cascade de louanges dédiée à la ville belge. Quelques corps finissent par se mouvoir dans la salle et la soirée semble être lancée, le public dansant enfin avec un artiste applaudi comme il se doit. « Je suis trop content d'être là » déclare-t-il avant que le concert ne touche à sa fin. Judah Warsky salue simplement avant d'être plongé dans le noir, achevant un set agréablement surprenant.

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Entre en scène le trio anglais New Build. Le chanteur Al Doyle, membre de Hot Chip et ancien guitariste du révolu groupe LCD Soundsystem, est vêtu d'un long habit blanc. Résonne alors The Sunlight, extrait de leur nouvel album Pour It On, en guise de présentation. « Nous sommes New Build de Londres, Angleterre. Bienvenue. » dit-il dans le microphone avant que ne retentissent les premières notes du morceau Your Arrival qui fait vibrer les murs du bateau parisien. La voix d'Al relève du rêve au milieu des sons électroniques du synthétiseur, des samples de son partenaire Felix et des beats de la talentueuse batteuse, Joy. La chanson suivante, Luminous Freedom, sur laquelle elle assure les chœurs, permet au public de découvrir son agréable timbre. Al attrape sa guitare et rafraîchît notre mémoire en s'abandonnant à quelques gammes nous rappelant pourquoi il fut le guitariste d'un des célèbres groupes américains des années 2000. L'audience, de son côté, se met à s'agiter sur une musique composée à cet effet. Il est difficile de résister aux percussions dansantes et aux sons stimulants du trio londonien. Du début à la fin, le set s'avère propre et nuancé, identique à l'album, bien que plus entraînant. La cinquième chanson, Do You Not Feel Loved?, est un extrait de leur premier album qu'ils ont adapté pour l'occasion à la veine du second. Les chansons s'enchaînent sans transitions dans ce qui s'apparente davantage à un DJ set rêveur et maximaliste. Au tour d'un des derniers morceaux, notamment White Sea qui donne envie de se rendre quelques instant près de la mer histoire d'oublier la fraîcheur de cette soirée de novembre. Le concert des trois musiciens s'achève peu à peu, clôturant la seconde soirée du festival How To Love sur une note positive.

Fin d'une calme mais agréable soirée sous le signe de la découverte mêlant musique, théâtre, littérature et dessin. Les festivaliers quittent les lieux paisiblement après s'être laissés porter par les sons électroniques de séduisants artistes aux univers bien distincts. Pour son troisième épisode, le How To Love accueillera le lendemain Perera Elsewhere, Fumuca Preta et Carisma sur le bateau du Port de la Gare.