logo SOV

Zulu Winter

Language

Zulu Winter - Language
Chronique Album
Date de sortie : 14.05.2012
Label : PIAS
35
Rédigé par Julien Soullière, le 4 mai 2012
Bookmark and Share
Zulu Winter. Des termes parfaitement antinomiques qui, ainsi réunis, ne constituent rien d‘autre qu’une amicale mise en garde à l’égard des auditeurs trop imprudents : la musique jouée par le groupe londonien est du genre à provoquer des chocs thermiques, ne soufflant jamais le froid le plus cinglant sans exhaler dans le même temps la plus incandescente des chaleurs.

Alors que les premiers albums se montrent souvent hésitants quant à la voie qu’ils se doivent d’emprunter, Language a fait le choix couillu et irraisonné de ne pas choisir. Le postérieur confortablement calé entre deux chaises, c’est le torse bombé qu’il navigue à vue vers l’un et l’autre des deux hémisphères, ramenant à sa guise beats puissants et gorgés de soleil, et rosée fraichement répandue sur les trottoirs berlinois un lendemain de fête. Mais plus qu’une simple alternance, binaire, entre morceaux qui papillonnent et spleens automnaux et froids, c’est généralement au sein même de chaque titre qu’ont choisi de souffler, plus ou moins fort d'ailleurs, les vents contraires des sentiments.
Ainsi, et les prestations live du groupe en sont la parfaite illustration, chaque pan de quatre minutes à ici l’allure d’une valse triste ; une grande danse où se côtoient, se croisent et se recroisent, des percussions chaudes et moites héritées de la pop tropicale, des refrains destinés à être repris dans les stades (en attestent les titres Never Leave et We Should Be Swimming), une basse aux relents groovy, et des nappes synthétiques vaporeuses comme les rêves. Au milieu de tout cela, il y a la voix de Will Daunt, capable de bien des prouesses quand il s’agit d’oser les aigus, et parfaitement rehaussée par les chœurs primitifs de ses quatre comparses.

Sur Language, si chaque nouveau morceau ne révolutionne pas le précédent, il a au moins le mérite de le réinventer. Ainsi, Zulu Winter reprennent-ils constamment les mêmes sonorités, les mêmes ambiances, ceci pour mieux s’amuser à les ré-assembler, les réarranger, les réajuster, donnant à l’ensemble une cohérence indéniable, non sans plonger l’auditeur dans une profonde léthargie; cette dernière est agréable, certes, mais peut-être aurait-on aimé faire face à un groupe moins irréprochable, sortant plus volontiers des standards FM imposés (couplet/refrain/couplet) pour proposer des titres autrement plus fantasques et surprenants sur la durée; vers lesquels on ne revient pas uniquement parce qu’ils s'écoutent sans effort aucun, mais aussi parce qu’ils regorgent de subtilités et autres belles surprises.

Avec ce premier disque, rempli de pop-songs aussi efficaces que racées (Key To My Heart, Silver Tongue...), Zulu Winter confirment donc sans mal les espoirs qui ont été placés en eux des mois durant. Pour autant, la route qui mène au succès (véritable) est encore longue, espérons donc qu'ils ne pêchent pas par excès de confiance.
tracklisting
    1. Key To My Heart
  • 2. We Should Be Swimming
  • 3. Bitter Moon
  • 4. Small Pieces
  • 5. Silver Tongue
  • 6. You Deserve Better
  • 7. Let’s Move Back To Front
  • 8. Moment’s Drift
  • 9. Words That I Wield
  • 10. Never Leave
  • 11. People That You Must Remember
titres conseillés
    Key To My Heart, Let's Move Back To Front, People That You Must Remember
notes des lecteurs
Du même artiste