Zulu Winter

Le problème avec nos amis de la presse musicale, et les anglo-saxons y sont pour beaucoup, c’est qu’à force des nous sortir des révélations et autres prodiges d’un chapeau visiblement sans fond, ils ont réussi à nous mettre un doute quant à leur faculté réelle d’appréciation. Seulement voilà, et on en dira ce que l'on veut, il leur arrive encore de taper juste, du moins suffisamment pour que nos oreilles restent grandes ouvertes. Zulu Winter, superbe formation, en est l’une des preuves les plus récentes.

Si on ne se risquera pas à débattre ici de la potentielle suprématie de certaines civilisations sur d’autres, il faut bien reconnaitre que certains groupes surclassent aisément la quasi-majorité de leurs petits camarades. Et si Zulu Winter auraient très bien pu s’en tenir à leur première livraison, Never Leave, ils ont choisi d’enfoncer le clou, non sans reprendre les éléments qui ont amené l’œil de Moscou à se braquer sur eux.
Avec We Should Be Swimming, les londoniens partent une fois encore sur les chemins empruntés par Foals en 2010, sans pour autant régler leur pas sur celui de Yannis Philippakis. Ainsi, au diable les ambiances éthérées et les tempos en demi-teinte, ce nouveau single se veut tout autant hypnotique (à coups de guitares lorgnant vers l’Orient) que catchy (à grand renfort de sonorités électroniques, de type « pop-corn » durant les couplets), et se paye le luxe d’un refrain entêtant, dansant, et empreint d’une redoutable mélancolie.

Plus aucun effet de surprise à ce stade, certes, mais We Should Be Swimming regorge de tant de qualités qu’il est difficile de ne pas encenser une fois de plus Zulu Winter. Il n’y a plus qu’à espérer qu’ils arrêtent de balancer du single à tout va et que le futur album ne soit pas qu'un simple concentré de titres déjà connus.