Levellers

Levellers est un groupe qui se fait rare, au moins dans nos contrées. La troupe n’a pas joué chez nous depuis plus de cinq ans, mais continue d’écumer régulièrement les terres britanniques et celles du Nord de l’Europe continentale. Fort d'une solide réputation sur scène, et appréciant les grands rassemblements, ces anglais sont de bons clients pour les festivals. Mais si nous parlons d’eux cet été, c’est parce qu’ils sortent leur premier album studio depuis 2008.

Ce groupe de rebelles a commencé sa carrière sous l’ère Thatcher. Le Royaume Uni a usé cinq premiers ministres en 25 ans mais rien n’a altéré l’engagement et la ferveur des Levellers. Leur musique protestataire s’inscrit dans une longue tradition celtique, et on imagine volontiers les Anglais au moins aussi râleurs que les Gaulois. Plus folk que punk, la musique du septet se caractérise par la présence très marquée du violon, en mode enragé bien sûr, et d’un instrument folklorique venu d’Australie, le didgeridoo.

Le groupe aime les voyages et les rencontres et a enregistré Static On The Airways entre Brigthon et Prague, puis procédé à son mixage à New York. Mais malgré les miles parcourus, l’album sonne résolument britannique et intemporel : pas de trace du classicisme Praguois ou des cultures urbaines américaines, c’est aussi le secret de la longétivité du groupe, des racines et des repères forts. Finalement, la constance des Levellers ou de New Model Army apporte plus de longétivité qu’à d'autres groupes comme The Clash.

Le pendant, c’est que ce onzième album ne se démarque guère des précédents. Les problèmes politiques n’évoluent pas tant que ça non plus, c’est toujours avec le même plaisir que l’on écoutera cette fois encore leurs plaintes à l'image de Mutiny, ou leurs chants de rassemblement comme sur We Are All Gunmen.