By The Sea

By the Irish sea, le comté de Merseyside et la ville de Liverpool génèrent depuis longtemps des groupes éblouissants de talent qui en sortent subitement d’on ne sait comment. Avec ses quelques singles dispersés sur la toile depuis le début de l’année, By The Sea en étaient certainement l’un des plus attendus. Leur premier album, fraîchement paru, avec Bill Ryder-Jones (ex-The Coral) aux manettes, ne fait que le confirmer. Ces six potes qui se connaissent depuis le lycée sont bien partis pour devenir la nouvelle sensation venue du nord.

Lorsque l'on découvre les vidéo clips de ces lads, on croirait voir évoluer un groupe débutant qui ne sait pas encore trop ou il va. « The least pretentious band I’ve ever met », comme l’affirme Ryder-Jones. Pourtant, à l’écoute des neuf titres de ce premier album, on est surpris par la maturité et la cohérence qui s’en dégagent. Les compositions sont toutes de haute volée alors que les influences sont maîtrisées pour ne ressortir au final que très peu. La voix aigüe, flottante et juvénile, s’insuffle en cachette dans des superpositions de couches sonores lentes guidées par des résonances de guitares lointaines. Elle pourrait rappeler celle de Christopher Owens (Girls) à certains moment alors que le psychédélisme 60’s de The Byrds n’est jamais bien loin, tout comme les voisins de The Stones Roses qui restent en point de mire.

Cet album contient une proportion affolante de singles aux refrains accrocheurs, Eveline en tête. La mélodie évidente de Dream Waters s’extirpe de la saturation synthétique, comme un titre shoegaze à écouter dans un hamac au bord de l’eau. Comment ne pas adhérer à ce classique immédiat qu’est Waltz Away et sa déviance mélancolique se perdant dans la lancinance de la voix pour terminer dans cet instrumental final jouissif ? La basse prend une place importante sur l’ensemble du disque puisque c’est à elle qu’on se raccroche en permanence alors que la structure multi-couche des morceaux est souvent cassée dans des ponts dream pop aériens. La reverb est encore plus poussée sur Game Of Circle, chanson ailée de laquelle se dégage une certaine intemporalité.

By The Sea signent le premier album parfait. Le court morceau Alone Together et la richesse de ses textures pourraient symboliser ce disque à lui tout seul, l’évidence mélodique rimant avec cette complexité permanente et insaisissable.