Lone Wolf

Et de deux pour Lone wolf ! Deux ans après la sortie en 2010 de son premier album, The Devil And I, Paul Marshall revient en grande forme avec son successeur, The Lovers. Un disque qui, à bien des égards, est à l'image de son titre, puisqu'il il expose un romantisme prêt à déborder, une grâce omniprésente mêlée aux tourments propres des amoureux.

Quelque part entre Talk Talk, Wild Beasts et (plus lointainement) Radiohead, ces neufs nouveaux titres doivent peut-être s'écouter plusieurs fois si l'on veut arriver à en saisir toutes leurs subtilités : des arpèges que n'auraient pas renier le groupe de Thom Yorke sur The Swan of Meander à la sombre mélancolie de Spies In My Heart et Butterfly, qui auraient très bien pu se retrouver sur un disque du combo de Mark Hollis, le britannique offre de belles pièces, qui imposent tour à tour par leurs mélodies jamais foncièrement évidentes mais qui s'immiscent dans le corps sans crier gare...

Par ses ambiances électroniques, feutrées et diffuses en même temps (Two Good Lives), Lone wolf impose une sorte de magie sonore unique et indéchiffrable, dont lui seul a le secret. Quant à sa voix, parfois proche de Morrissey, elle mêle une gravité et une sensualité merveilleuses qui charment sur une bonne poignée de titres (écoutez sa douceur sur Needles & Threads, son grain sur Two Good Lives).
Jamais complètement électronique ni totalement organique, ce disque tournoie à travers des atmosphères épiques et entrainantes (confère le duo basse/synthé extatique et la guitare groovy de Ghosts of Holloway), noires et complexes ou chavire vers le bonheur, comme en témoigne le couplet percussif et le refrain accrocheur de Good Life.

Au final, on aime le subtil mélange musical du bonhomme, qui nage entre deux eaux, qui repousse encore plus loin les limites de son exploration sonore et de la production, et qui arrive à pousser en même temps la pureté de son songwriting au paroxysme de la beauté (The Lovers). Joli coup.