Chronique Album
Date de sortie : 10.12.2012
Label : Watertown
Rédigé par
Emeline, le 3 janvier 2013
Voilà une surprise qui, à bien réfléchir, n'en est pas vraiment une ! Le célèbre groupe anglais The Coral étant en pause indéterminée, Ian Skelly, batteur de la formation, emboîte le pas de son frangin, James Skelly (chanteur), et des autres membres du combo, en sortant à son tour son propre disque baptisé Cut From A Star au psychédélisme pop particulièrement réussi. D'ailleurs, il n'y a qu'à voir la pochette multicolore et un brin surréaliste pour s'en convaincre.
Évidemment, avec son background, on se doutait bien que le Britannique n'allait pas supplanter d'un simple revers de baguette le style pop auquel il fût si longtemps rattaché et qui lui a valu - à lui et ses amis de Liverpool - une belle notoriété outre-manche. Mais il parvient à véritablement surprendre dans son sens de la composition en délivrant de vraies perles pop singulières, présentée sous forte influence de Pink Floyd (le très bon Paper Sky aurait aussi très bien pu se retrouver sur le Londinium d'Archive).
Que ce soit dans le son des instruments, les arrangements (chœurs, violons, synthés, piano) ou la production de ses titres, ultra réverbérée, le batteur anglais parvient à installer son disque au sommet d'une pop hallucinogène faisant fait le grand écart entre les années 70 et les années 2000 (en témoigne le très psyché Caterpillar).
Sa voix, souvent grave et sensuelle, résonne comme une vraie messe christique (i>I Call Her Name) ou se veut plus chatoyante (écoutez le couplet très beatlesien Firebird) ; sa basse, vintage à souhait, amplifie le côté rétro de ses compositions (Cut From A Star ; son chant, souvent appuyé par des chœurs pastoraux, amène l'auditeur dans une communauté hippie (Time, Opus Dawn et son léger côté Simon & Garfunkel) ; ses mélodies, toujours intuitives, diffuses et mouvantes, mélancoliques et down-tempo ou plus euphoriques et entraînantes (les belles guitares légèrement distordues d'I See You, le joli balancement d' It's Only Love) et ses refrains fédérateurs (D.N.A) éveillent tous nos sens.
Bref, tout est bon à prendre dans ce disque aux mille couleurs ; rien ne se jette, tout se vit de l'intérieur.