Ian Skelly

On ne pourra pas dire que Ian Skelly est du genre à rester assis sur son tabouret les bras croisés. Batteur de The Coral, et compositeur de plusieurs de leurs morceaux, depuis leurs débuts, il est déjà auteur de deux albums solo et deux autres avec The Serpent Power, le groupe qu'il partage avec un autre membre The Coral, Paul Molloy. Ian Skelly revient cette fois avec un nouvel opus publié sous son nom : Lotus And The Butterfly.

C'est un disque plus brut que ce à quoi il nous avait habitués jusqu'ici qu'il nous propose. On retrouve bien sûr sa verve 70s, des touches psychédéliques et son baryton voluptueux, mais avec une nouvelle approche. Le son est plus live, plus saturé, plus nu, à l'image de sa pochette brutaliste dessinée à la main. Comme pour illustrer cette nouvelle direction, Ian Skelly nous offre ici une relecture de beaucoup moins luxuriante de The Rowing Jewel, déjà enregistrée avec The Coral pour Butterfly House.

Cette approche fait parfois mouche en créant une sorte de dark country psyché. Sur la ballade Butterfly, grâce à plusieurs guitares entremêlées, Ian Skelly dresse un panorama sonore langoureux et mélancolique de toute beauté. Avec Sugar Re, on croirait entendre un inédit de Neil Young période Crazy Horse (la voix avec quelques octaves en moins cependant) tandis que Healer évoque le Love version freak folk de Da Capo et que Sweet Love sonne comme un Dennis Wilson harmonisant au soleil couchant sur le pacifique. De façon plus surprenante, l'instrumental Lotus And The Butterfly fait penser à Air période Moon Safari en version garage 60s.

Toutefois, si le charme du Liverpuldien opère, on ne peut s'empêcher de ressentir que certaines chansons, comme Rolling In The Ocean ou You Brought Me Here, ressemblent parfois plus à des démos qu'à des morceaux pleinement finalisés. Au final, Lotus And The Buttefly s'avère donc un album plein de charme et complémentaire aux dernières sorties très orchestrées de The Coral, mais aussi moins accrocheur que ses prédécesseurs.