Wave Machines

Cela faisait un petit bout de temps que l'on n'avait plus de nouvelles en provenance de Wave Machines. Il faut dire que le quatuor originaire de Liverpool a pris son temps. Après le très honnête Wave If You're Really Here sorti en 2009, ce n'est que maintenant que paraît leur second opus intitulé Pollen.

Après une introduction trompeuse qui flirte avec The Divine Comedy, les beats commencent à s'emballer pour tirer le morceau Counting Birds sur un terrain plus électronique agrémenté de guitare et de basse. Attention, la musique de Wave Machines ne fait pas sauter dans tous les sens, ne vous y trompez pas. Il s'agirait plutôt d'électro rock avec une voix qui pousse légèrement dans les aigües faite pour faire gigoter les membres en douceur.
La batterie joue souvent un rôle primordial comme dans Blood Will Roll où elle est frappée avec un rythme effréné jusqu'à constituer la véritable colonne vertébrale du titre. Home est animé de sonorités technoïdes avant de terminer, elle aussi, sous un flot de martellements quasi militaires. Le doux titre éponyme montre l'aptitude du groupe à également exceller dans un exercice plus acoustique où seules la voix et la guitare se marient dans une harmonieuse ballade qui devrait plaire aux amateurs d'instants épurés. L'ensemble de l'album joue sur la discrétion. Pas question ici d'en mettre plein la vue, il serait plutôt question d'être sur la retenue. L'électro pop de Wave Machines ne cherche pas l'excès, elle se rapproche en cela de la techno minimaliste dans laquelle elle a puisé quelques influences.

Tout en s'écartant stylistiquement de leur disque précédent puisqu'ils ont quelque peu ralenti le tempo ce coup-ci, Wave Machines poursuivent leur carrière de jolie façon sur les pistes d'une électro pop exigeante qui ne s'évertue pas à vouloir enrichir les collections de disques taillés pour le dancefloor. Ils préféreront largement qu'on les range à côté de leurs voisins Wild Beasts avec qui ils partagent un certain sens de la mélodie. L'étonnant Gale avec son orgue, ses "hou, hou", sa basse vibrante et sa batterie martiale devraient tenir en haleine et faire donner de la voix. L'écoute s'achève sur Sitting In A Chair, Blinking, un titre là encore qui mise tout sur la beauté de quelques couches de sons dans leur plus simple appareil et qui mis ensemble forment un délice auditif à part entière.

Wave Machines sont parvenus à nous mettre sur un petit nuage pendant quarante-cinq minutes au cours desquelles les instruments auront chacun su jouer les uns avec les autres sans entrer en compétition pour constituer un album d'une belle cohérence. Ils apportent la preuve qu'il faut parfois savoir rester simple pour obtenir un résultat efficace et que la surenchère d'effets n'est pas forcément la meilleure solution surtout dans le domaine casse-gueule de l'électro pop. Bravo messieurs, prenez encore votre temps avant le prochain, le jeu en vaut bien la chandelle.