James Yuill

S’il fallait définir en quelques mots l’univers sonore de James Yuill à travers sa discographie, ce troisième et nouvel album ne nous faciliterait pas la tâche... Et pour cause, si on a vite fait d’estampiller le jeune Britannique dans la catégorie folk à ses débuts, puis de partager cette étiquette partiale avec une couleur plus électronique à l’occasion de la sortie en 2010 de son disque Movement In A Storm, aujourd’hui le compositeur n’est – semble-t-il - pas encore parvenu à faire le choix entre les deux tendances, préférant combiner les ambiances apaisantes et sensibles de l’une avec l’énergie et la fraicheur de l’autre. Mais, force est de constater que si le souhait du bonhomme est louable, le résultat reste un peu décevant.

En douze titres, James Yuill fait le tour de ce qu’il semble connaitre quasiment sur le bout des doigts : les mélodies pop, les rythmiques et les ambiances électroniques. Au fil de ce troisième album, on saisit ainsi toute l'ouverture pop qu’il veut donner à ses mélodies et le sens euphorique et dansant qu’il entend accoler à ses chansons. Si l’effet est totalement escompté et réussi sur certains titres, comme sur Carrie et sa pop séduisante, le single Lost In California et son énergie incontestable (quelque part entre Kavinsky, Gold Panda et Justice) ou encore sur No Lie et son refrain atmosphérique, la plupart du temps le chanteur tombe à côté de son but, conférant une étrange sensation de tiédeur à certaines de ses hymnes dont il aurait pu davantage élever l’originalité et l’accroche (Let It Go, d’une linéarité un peu ennuyeuse, le folktronica de Just A Little Further et Hello Heaven Hello).

Reste que ses titres sont souvent assez bien produits (le lumineux Space Race) et bourrés d’effets intéressants pour séduire le plus grand nombre (synthés euphoriques, boites à rythmes entêtantes, cordes, piano et arrangements exotiques...), et que sa voix, claire et enveloppée dans une réverbe aérienne, confère parfois une atmosphère pesante bienvenue à son disque, comme en témoigne le beau The Rush.
Impeccable pour danser en club (le tubesque Turn Yourself Around ou l’instrumental mais creux Contestants), la musique de James Yuill garde aussi une sensibilité et un charme particulièrement apprécialbes lorsqu’elle est épurée (Old Fashioned).

Si le chanteur n'en est pas non plus à faire du surplace sur ce These Spirits, il délaisse parfois les notions d'accroche et de chaleur au profit d’une expérimentation riche dans la forme, mais souvent creuse dans le fond... Un disque en demi-teinte donc.