logo SOV

Kate Nash

Girl Talk

Kate Nash - Girl Talk
Chronique Album
Date de sortie : 04.03.2013
Label : Have 10p Records
3
Rédigé par Kris, le 23 mars 2013
Bookmark and Share
On a toujours eu la plus grande sympathie à l’égard de Kate Nash, et cela en dépit de tous ses défauts intrinsèques, sa popitude outrancière et son espièglerie circonstancielle. Le tongue in cheek de la brit-pop aura finalement eu son lot d’héritiers dans toutes les franges de la musique anglaise - mais finalement surtout une bonne poignée d’héritières dont fait partie Kate Nash, aux côtés des Lily Allen, The Long Blondes ou Lady Sovereign. Si le fond se voulait toujours lisse et que la subversion laissait place aux punchlines situationnistes, sur la forme en revanche, on trouvait chez cette nouvelle génération une authentique et magnétique spontanéité, qui fût retrouvée diluée des suites de la vague pop garage des Libertines. La musique était de nouveau accessible, enjouée, ludique et fortement volubile, et les filles tenaient la baraque.

Chez Kate Nash, il y a ce sens du jeu que l’on voit malheureusement disparaître sur Girl Talk, si ce n’est toujours présent qu'en couche de fond. On entend des velléités de rock adulte, de musicalité équilibrée et réfléchie : moins de synthé, moins d’explosions, moins de handclaps, plus de contraste voix-bruit, plus de guitare, plus de maîtrise. Ladyhawke meets Good Shoes. Ainsi, contrairement à ses deux premiers albums, on se retrouve avec un Girl Talk fortement hétérogène, qui fait la part belle à cette prise de conscience d’un âge adulte. Dans le sens premier du terme : à résorber l’impétuosité et s’affirmer en tant qu’artiste, en tant que femme, en tant qu’humain. Un gros programme. C’est ainsi que l’on se retrouve avec Kate Nash entonnant un hymne vindicatif féministe sur All Talk ou avec une fable Fiona Applesque comme Labyrinth (passons sous silence Rap For Rejection qui est aussi affreuse que son titre l'évoque). Rien à dire sur la forme – façon de parler – avec une exécution solide. Mais où demeure ton impétuosité Kate ?

Derrière cette vigoureuse bâtisse faite de briques – Made Of Bricks, vous l’avez ? – Kate Nash semble contenue, comme une lionne en cage que l’on empêche de rugir. Alors, parfois, lorsque peut se faire, cela se manifeste par un diptyque d’enfer en milieu d’album avec l’enchaînement Sister/OMYGOD! (et à un degré moindre le single 3AM) où les rythmiques se prennent les pieds dans le tapis pour dérouler leurs plus belles qualités d’équilibristes. On y comprend tout le dessein de Kate Nash et ses désirs d’évolution. On y entrevoit son potentiel, mais on y contemple surtout les artefacts d’une identité musicale révolue qui font désormais part d’une nouvelle épopée pop, aux accents plus rêches, et surtout à la langue bien moins fourchue. Moins bien peut-être, mais différent certainement ; et si cela lui permet d’écrire des chansons post-ado de la trempe de You're So Cool, I'm So Freaky, pourquoi pas.

Une Kate Nash qui grandit désormais avec son art.
tracklisting
    01. Part Heart
  • 02. Fri-end?
  • 03. Death Proof
  • 04. Are You There Sweetheart?
  • 05. Sister
  • 06. OMYGOD!
  • 07. Oh
  • 08. All Talk
  • 09. Conventional Girl
  • 10. 3AM
  • 11. Rap For Rejection
  • 12. Cherry Pickin
  • 13. Labyrinth
  • 14. You're So Cool, I'm So Freaky
  • 15. Lullaby For An Insomniac
titres conseillés
    You're So Cool, I'm So Freaky, Sister, OMYGOD !
notes des lecteurs
Du même artiste