Edwyn Collins

Ce nouvel album d'Edwyn Collins commence l’air de rien, normal, la tendance. C’est l’histoire d’un mec content d’être encore là et qui goute les joies simples de faire de la musique avec les gens qu’il aime. Pour ceux qui auraient raté le précédent disque de l'Ecossais et sa genèse, sachez qu'il a survécu à un AVC en 2005 et à ses séquelles.

Le crooner écossais a l’habitude des suites difficiles et est devenu expert dans l’art de rebondir sans rater les marches. Il commence une carrière solo après l’aventure Orange Juice, formation phare de la scène écossaise du début des années 80. Le groupe a eu son heure de gloire et a laissé des traces dans le mythe écossais. La réédition de l’intégrale de leur discographie a été poussée par les Franz Ferdinand auprès de leur maison de disques. En solo, il se fait un nom et explosera les charts avec A Girl Like You.

Aujourd’hui son challenge est de sortir un successeur à Losing Sleep, premier album après son accident. De prime abord, Understated est anecdotique. Il ne faut pas s’y fier, c’est que l’album porte bien son nom. Les titres légers dévoilent peu à peu leurs meilleurs tours, les arrangements vous donnent le sourire et la production vous fait perdre la notion du temps. On se rend vite compte que cet album pourrait être un classique qui a passé les années, un peu comme si un vigneron génial parvenait à créer un vin déjà parfaitement vieilli. Au fur et à mesure que l’album avance, il monte en puissance pour atteindre des sommets sur In The Now et Understated, avant de terminer par une ballade country très lente (Love's Been Good To Me).

Auto-produit, enregistré dans son studio personnel, sorti sur son propre label, Understated est son huitième album solo, mais pas construit en solitaire pour autant. On y retrouve notamment Paul Cook batteur des Sex Pistols, sur It's a Reason, ainsi que Barrie Cadogan (Little Barrie), qui l'accompagne aussi sur scène en plus de Primal Scream ou Morrissey.

Edwyn Collins n’a rien à prouver. Dans son assurance, on retrouve ce qu’on aime chez deux autres grands chanteurs du Nord de l’Angleterre (Jarvis Cocker de Pulp et Morissey) ou d’Amérique (Down The Line fait penser à du Neil Young). Le charisme et la force de ces très grands chanteurs couvrent leur vulnérabilité, le talent sans arrogance.