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James Blake

Overgrown

James Blake - Overgrown
Chronique Album
Date de sortie : 08.04.2013
Label : Polydor
45
Rédigé par Emeline, le 8 avril 2013
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La jeunesse ne rime pas toujours avec fainéantise et procrastination. Chez James Blake, elle est plutôt représentative d’investissement, de travail, d’efforts et aussi de réussite ! Deux ans après avoir sorti son premier album éponyme, adulé par la critique et le public et défendu aux quatre coins du globe, le Londonien d’à peine vingt-quatre ans revient en pleine forme sur Overgrown. La notoriété en plus et le talent intact.

Soft dans sa forme, mais dense et complexe dans le fond – la marque de fabrique de l’Anglais ? -,ce disque se différencie quelque peu de son prédécesseur : si sa production raffinée et ses atmosphères mouvantes et évanescentes dotent toujours ses titres d’une grande profondeur et d’une belle accroche, sa froideur est néanmoins plus douce, sa luminosité plus palpable et sa composition plus fragmentée, aérienne et déliée.

Toujours très habile dans son mariage du dubstep et de la soul, comme en témoigne le single aussi sensuel que profondément hypnotique Retrograde, cousin éloigné de The Wilhelm Scream, issu de son premier album, James Blake s’ouvre avec brio à d’autres horizons en conservant sa patte, reconnaissable entre mille : des ambiances pesantes, sensuelles, christiques et entêtantes, des chants charnels, épurés et bourrés d’intensité, des samples de voix ou d’instrumentations éparpillés et une voix à couper le souffle (To The Last) qui, tour à tour s’embrase, s’étiole, se confond avec d’autres pour mieux scintiller et s’imposer ensuite. L’immersion dans l’univers du Londonien ne peut être qu'immédiate.

Sur ses nouvelles chansons, James Blake s'ouvre davantage. Si Take A Fall For Me, avec le featuring de RZA du Wu-Tang Clan, concilie parfaitement bien spoken word, sampling et trip-hop, la house robotique de Voyeur renvoie à une orgie de corps en transe, tandis que le dubstep cérébral de Digital Lion, coécrit avec Brian Eno, sonne comme la bande-son idéale d’un film tourné hors du temps. Quant à Life Round Here, on loue son côté moderne, ses synthés catchy et ses beats R’n’B.

Toujours irrésistible en pianiste crooner (Our Love Comes Here), l’Anglais prend aussi souvent le temps de construire ses ambiances, comme sur Overgrown, Voyeur ou I Am Sold. Là est tout son art : construire de la vie, du mouvement et de l'intensité dans un décor de base vierge, et donner aux moindres détails (sons, effets, sonores, etc...) une grande importance. Joli coup.
tracklisting
    01. Overgrown
  • 02. I Am Sold
  • 03. Life Around Here
  • 04. Take A Fall For Me
  • 05. Retrograde
  • 06. DLM
  • 07. Digital Lion
  • 08. Voyeur
  • 09. To The last
  • 10. Our Love Comes Back
titres conseillés
    Retrograde, To The Last, Overgrown
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