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Little Green Cars

Absolute Zero

Little Green Cars - Absolute Zero
Chronique Album
Date de sortie : 13.05.2013
Label : Glassnote Records
35
Rédigé par Julien Soullière, le 2 mai 2013
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Classiquement, un rédacteur collectionne les tics verbaux comme l’armée mexicaine les corps décisionnaires : nul besoin de s’infliger de lourds efforts intellectuels pour convenir que celui-ci s’interdit rarement d’opposer dans ses lignes ce qui semble être « sur le papier », à ce qu’il est en mesure de vérifier après-coup.
Avec Little Green Cars, il lui faudra pourtant piocher un autre lieu commun dans sa besace copieusement fournie, car le groupe irlandais n’est rien d’autre, ni de plus, ni de moins, que ce qu’on s’attendait à ce qu’il soit, à savoir une bande de joyeux folkeux, dans la droite lignée d’Arcade Fire, Mumford And Sons, et autres Fanfarlo, et qui ne rechignent ainsi pas à reprendre à leur compte tous les codes de la musique de campagne pour mieux la parer ici et là de bouts de céleste et de flamboyant.

Vous l’aurez compris, difficile de ne pas pointer du doigt le classicisme qui étreint jusqu’à n’en plus pouvoir Absolute Zero, et qui ne s’evaporera que lors de l’encart électronique Red & Blue, bluette inutile, dépouillée, et marquée par le chant grassement auto-tuné d’Appleby. Pour autant, quand bien même une recette est connue, reste encore à la maîtriser. Fier de cette certitude, on prend les choses comme elles viennent et, surprise, on se prend à les savourer : oui, le premier album de Little Green Cars ne réinvente ni la roue, ni le rock, mais procure un plaisir immédiat dont il serait bien idiot de se priver.
Doté de quelques très bons moments (la montée en puissance jouissive de The John Wayne en tête), le disque se révèle tout simplement irrésistible lorsque la jeune Faye O'Rourke prend place au devant de la scène, et s’empare du microphone. De sa voix robuste et matinée de tragique, elle n’a pas son pareil pour embellir les plus tristounes des ballades, concourant largement à faire de Please le morceau de bravoure de ce premier album impeccable. Moins prenante, la voix de Stevie Appleby, un peu trop geignarde, fait le job, mais n’aurait sûrement pas tenu la distance tout un album durant.

Tout juste jeunes adultes, et donc encore obnubilés par leurs histoires de coeur (les paroles de leurs chansons parlent d’elles-mêmes), les membres de Little Green Cars maîtrisent leur affaire, et se montrent tout aussi convaincants à l’heure de tisser de la bluette de fin de disque (Goodbye Blue Monday) que dans la construction d’hymnes que l’on imagine aisément repris en choeur par tout un public (My Love Took Me Down To The River). Rayon harmonies et arrangements, pas grand à signaler non plus, ce qui aurait quand même été étonnant quand on sait qui a pris place derrière la console, à savoir sieur Markus Dravs, déjà repéré aux côtés de... Mumford & Sons et Arcade Fire. Tiens donc !

Reste à savoir si un tel coup de main aura des conséquences heureuses. Car le vent, on le sait tous, sait être capricieux.
tracklisting
    01. Harper Lee
  • 02. Angel Owl
  • 03. My Love Took Me Down to the River to Silence Me
  • 04. The Consequences of Not Sleeping
  • 05. Big Red Dragon
  • 06. Red and Blue
  • 07. The Kitchen Floor
  • 08. The John Wayne
  • 09. Please
  • 10. Them
  • 11. Goodbye Blue Monday
titres conseillés
    The Kitchen Floor, Please, Them
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