Little Green Cars

Après cinq ans d’existence sur la toile (d’après leur date d’arrivée sur MySpace), il était temps pour Little Green Cars de sortir sa première livraison discographique. Près d’une dizaine de titres du quintette irlandais pouvaient déjà s’écouter en ligne : le compte YouTube des jeunes gens fourmille de vidéos faites maison, de belles compositions jouées en acoustique dans leur chez-eux, de courtes vidéos d’animation intrigantes sur fond de folk music et de plein d’autres originalités. Musicalement, on sentait chez Little Green Cars la volonté d’innover avec des voix souvent plurielles et simultanées, l’utilisation d’instruments divers et variés (djembés, dobros, contrebasses...). À la clé, une pop à l’héritage britannique marquée par le folk, un songwriting remarquable.

Ainsi, ceux qui suivaient sur le net le parcours du quintette mixte (une jeune femme du nom de Faye O’Rourke est de la partie), ne pouvaient qu’être dans l’attente d’un premier enregistrement studio. Première déception : il ne s’agit que d’un deux-titres. La seconde sera qu’il nous faudra encore attendre avant d’être complètement débarrassés de notre faim auditive. Little Green Cars a fait le choix étonnant pour son premier disque de se renouveler. Guitares folk abandonnées, place aux saturées. Nous qui ne connaissions jusqu’à présent le groupe qu’en acoustique, le découvrons sous un autre jour, un jour où il est capable de soulever les foules, de coller aux basques de ses idoles canadiennes d’Arcade Fire. La référence était presque trop évidente mais la ressemblance ne peut que se remarquer à la fin de The John Wayne.

La voix masculine qui apparaît sur Glass Case ne peut que rappeler celle de Win Butler, chanteur de la désormais culte formation canadienne. On retrouve toute fois la marque de fabrique de Little Green Cars et ce dès le début de The John Wayne : les voix simultanées et accordées des cinq membres du groupe. Ce titre, bébête par ses paroles (« It’s easy to fall in love with you » scandé durant tout le morceau) et par ses quatre accords sans cesse répétés, est toutefois jouissif sur sa fin, quand le ton mélancolique des voix se transforme en enthousiasme pour une envolée finale majestueuse. Glass Case est lui d’autant plus remarquable, d’une richesse musicale indéniable où se succèdent deux voix qui semblent naturellement faites pour s’allier. Un morceau magnifique qui ne peut que nous mettre dans l’attente d’une autre livraison discographique, nous faire adhérer à ce groupe qui risque fort de faire parler de lui si son premier album est à la hauteur de son talent (et si toute fois les médias ne les voient pas comme une contrefaçon d’Arcade Fire made in Ireland).

Little Green Cars est un groupe à suivre et peut-être même un des grands groupes de ces prochaines années.