Spectrals

Rappel des faits : Spectrals, alias Louis Jones, jeune britannique prolifique de 23 ans, avait fourni en 2011 un premier album, Bad Penny, de bonne facture mais qui en avait laissé plus d’un sur sa faim. Un songwriting extrêmement prometteur mais pas encore totalement abouti, avait donné naissance à un album certes intéressant mais surtout extrêmement répétitif.

Deux ans plus tard, Spectrals revient avec Sob Story, afin de rétablir la situation. On y retrouve comme sur Bad Penny des titres sur le thème de l’amour, mais fort heureusement, Spectrals a retenu de ses erreurs et fournit un second album bien plus diversifié.
Et cela s’entend dès les premiers titres : Let Me Cave In, placé en ouverture, montre que cette fois-ci, Louis n’a plus peur de gratter les cordes de sa guitare et d’insuffler un rythme un plus pêchu que sur son premier album. Et la tendance se confirme très rapidement : en enchaînant avec A Heartbeat Behind, assurément le titre phare de l’album, et d’ailleurs déjà promulgué en tant que nouveau single, l’auditeur ravi constate que la mélodie reste en tête, grâce à des alternances de guitares tantôt légères, tantôt plus prononcées. Karaoke reste également dans le même genre en étant tout aussi dansant. A noter que le clip de A Heart Beat Behind présente néanmoins quant à lui un statisme beaucoup trop récurrent et ne s’accorde pas du tout avec le rythme du morceau. Spectrals semble en effet plus à l’aise avec une guitare entre les mains que face à une caméra !

Mais Louis Jones renoue rapidement avec ses vieux démons : on retrouve sa voix traînante et ses rythmiques ralenties sur Sob Story ou Friend Zone. Certains autres titres ressemblent quant à eux à de la folk formatée (Gentle, Blue Whatever). Mais cela est-il vraiment problématique ? Pas vraiment car cela permet certaines pauses, minoritaires et bienvenues entre deux titres plus fournis. Surtout que de très bonnes surprises se cachent tout au long de cet album de quarante minutes : Something To Cry About ou Keep Your Magic Out Of My House pourraient sans difficultés être à leur tour ses prochains singles.

Avec ce Sob Story, Spectrals touche donc presque au but. Malgré quelques compositions encore moins intéressantes que les autres, l’ensemble reste très solide et agréable à écouter. Et là où on l’accusait il y a deux ans de flirter de trop près avec les sonorités d’Alex Turner, Spectrals a maintenant réussi à prouver que si ressemblance il y avait, celle-ci était purement fortuite et ne se situait qu’au niveau de son accent.