bar italia

« Il n'y a pas d'amour, il n'y a que des preuves d'amour ». Alors oui, bar italia n'adressent toujours pas le moindre mot à leur public. Pas de « Ça va Paris ? », pas de « Vous êtes chaud ce soir ? », encore moins de crowd surfing et toujours très peu de sourires. En revanche, ils ne cessent de revenir. C'était déjà leur cinquième concert parisien en deux ans, sans compter les passages de Double Virgo et NINA en solo. Après avoir rempli la Cigale et avant un Elysée Montmartre prévu pour février prochain, le trio investissait ce soir la petite salle de la Maroquinerie pour étrenner Some Like It Hot, encore tout chaud, à peine sorti du four. On se dit qu'on ne les reverra peut-être plus dans un cadre aussi intime et cela vaut bien plus que des marques de sympathie convenues. bar italia nous ont offert une vraie preuve d'amour, même si chez eux, il reste toujours un peu vache.

En ouverture, xmal (à ne pas confondre avec Xmal Deutschland, groupe de new wave allemand des années 80), duo londonien emmené par le New-Yorkais Malachy O'Neill, livre un folk lo-fi et dissonant devant un public partagé entre fascination immédiate et perplexité. Capuches vissées sur la tête, ils évoquent les tueurs adolescents d'Elephant de Gus Van Sant, référence que Malachy nous confirmera d'ailleurs plus tard. Leur musique, abrupte mais sincère, ne cherche pas à plaire et laisse affleurer par instants de jolis éclats de poésie. Un groupe à suivre.


De l'amour, le public parisien en a à revendre pour son groupe chéri. Les billets sont partis en un clin d'œil et la fosse, compacte, se tient prête à pogoter dès les premières mesures de Fundraiser. Car si bar italia restent avares en paroles, quand ils jouent, c'est une autre histoire. Désormais bien plus à l'aise sur scène, le groupe démarre pied au plancher en enchaînant les morceaux uptempo, de my little tony à I Make My Own Dust. Sam Fenton garde le visage fermé mais Jezmi Fehmi se tord sur sa guitare avec assurance et Nina se déhanche devant une foule médusée (Ndlr : on a les photos !), malgré un micro réglé bien trop bas tout au long du set.

Après ce départ en fanfare, les anglais lèvent un peu le pied avec une série de titres plus posés, de twist à Plastered. Mais les pogos reprennent vite sur les hymnes de Tracey Denim, Nurse! et punkt, pour ne plus s'arrêter jusqu'à rooster, dernier morceau avant le rappel.


Car oui, bar italia font désormais des rappels ! Some Like It Hot pour apaiser la foule, leur chef-d'œuvre Missus Morality pour la galvaniser, puis Cowbella pour l'achever. Nina lâchera même un baiser de la main en quittant la scène. Avec ce concert dense et resserré, centré sur son dernier album joué en intégralité, le groupe confirme son virage vers un rock plus frontal, taillé pour les grandes salles et prouve une nouvelle fois, à sa manière, qu'il sait partager l'amour... sans jamais trop en dire.