Oasis

Quelques mois après une première sortie en édition Deluxe au titre des vingt ans de leur premier album Definetely Maybe, Oasis continuent sur leur lancée avec cette fois la réédition du mythique (What's The Story) Morning Glory. Un disque avec lequel le groupe de Manchester se sera vraiment transformé en une immense machine qui s'auto-détruira fin août 2009 dans le parc de Saint-Cloud lors du festival Rock en Seine.

Ce disque contient en effet probablement deux des chansons les plus populaires du groupe écrites par Noel Gallagher : Wonderwall et Don't Look Back In Anger. Le maitre à penser du groupe mancunien s'est certes plus qu'inspiré des mélodies lennoniennes pour propulser Oasis au firmament, il n'empêche que c'est le jackpot pour les anglais avec ce second opus qui s'écoulera à vingt-deux millions d'exemplaires. Un peu moins de vingt ans plus tard, l'album étant sorti en 1995, le disque reste-t-il toujours aussi écoutable ?
Après avoir subi un matraquage médiatique hors du commun, certaines compositions peuvent paraitre un tant soit peu inécoutables. Telles des oies que l'on a gavé, nos oreilles ont été abreuvé par le son d'Oasis jusqu'à un possible écœurement. Il n'empêche qu'en réécoutant (What's The Story) Morning Glory?, force est de constater que le disque a tout de même plutôt bien vieilli. Les détracteurs continueront bien évidemment à démolir cette formation britannique qui a pendant longtemps alimenté les débats. Mais ne boudons pas notre plaisir, ce disque reste une référence pop absolue.

Moins électrique que Definetely Maybe, ce second effort d'Oasis affiche quelques perles mélodiques irréprochables, à commencer par Champagne Supernova ou Cast No Shadow, sans bien sûr oublier les morceaux précédemment évoqués. La remasterisation du disque s'avérait-elle nécessaire ? La question reste un peu en suspens. Le son s'avère ici un tant soit peu aigu, mais les guitares de la bande à Noel, souvent comparables à un véritable mur du son sur scène, ont toujours eu tendance à être un peu métalliques.
Tout comme son petit frère ainé, l'album subit un traitement en trois volets. Le second disque affiche la plupart des faces-b sorties à l'époque, alors que l'ultime disque de l'édition CD est consacré à quelques lives inédits et autres démos que l'on connaissait déjà malheureusement pour la plupart. A ceux qui rêvaient d'écouter les premières versions de Don't Look Back In Anger ou Wonderwall, il faudra repasser.

Néanmoins, cette édition deluxe ne s'avère pas dispensable. Elle permet de nous replonger d'une manière assez complète dans les plus grandes heures de la formation britannique. La photo de la pochette prise à Berwick Street nous ramène également à l'âge d'or de la musique, lorsque les disquaires de cette rue londonienne autrefois célèbre se situaient les uns à côté des autres. L'industrie musicale s'est sérieusement écroulée au cours de ces vingt dernières années, entrainant un véritable marasme économique. Mais ne sombrons pas dans la nostalgie et prenons un peu de plaisir à réécouter ce disque dans son format XXL, en nous disant qu'Oasis resteront probablement à jamais au Panthéon des groupes qui ont marqué les années 90.