The Cure

Ecrit et enregistré entre 1977 et 1979, Three imaginary boys, est un véritable album post-punk : affranchi des règles de la pop britanniques en vigueur depuis les Beatles et libéré de la provoc’ rendu obligatoire par une écoute trop premier degré des Sex Pistols. On manque de recul pour analyser ce qui amène aujourd’hui les Bloc Party, Maximo Park et autres Kaiser Chiefs dans ces mêmes contrées musicales, mais jamais depuis vingt ans, le premier album de The Cure n’aura paru aussi contemporain.

Comme nombre de premiers albums, celui-ci est une collection de titres écrits pendant les premières années du groupe. 10-15 Saturday Night, Fire in Cairo ou Three Imaginary boys avec leur tempo rapide et leurs guitares bruts font toujours partis des favoris de The Cure pour les rappels en concert. Tout aussi bruts, Object et Accuracy sont pas assez à la trappes, trop naïfs proche de ce que faisait les Buzzcocks ?

C’est surtout un album d’ébauches par un groupe qui cherche encore son style. Plusieurs pistes sont explorés. Meathook et So What en rajoute sur le côté délirant et débridé, la voie d’autres post-punks comme Public Image Ltd. Parmi ces bouts d’essais quelques ovnis musicaux comme Subway Song, un morceau très sombre à la lenteur angoissante. Le cri strident de la fin vous glace le sang au point de vous faire hésiter à reprendre le métro tard le soir.

Comme nous la savons, c’est finalement dans l’expression de ses angoisses que le groupe excellera. Another Day et Three Imaginary Boys en sont les premiers témoignages. Ces morceaux sombres aux tonalités orientales sont de véritables démos de ce que deviendra le groupe, à l’image de cet album. Du coup, le deuxième disque qui contient des démos de cet album démo intéressera principalement les fans du groupe (comme moi).