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Martin Gore - MG
Chronique Album
Date de sortie : 27.04.2015
Label : Mute
4
Rédigé par Jean-Christophe Gé, le 21 mai 2015
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En plus de trente ans de carrière, Martin Gore a réalisé quatre albums sans son groupe de toujours. Le premier était un bijou. Sorti au sommet de la gloire de Depeche Mode, Counterfeit était une série de reprises très personnelles et très touchantes. Quatorze ans plus tard, Counterfeit², au creux de la gloire, était une série de reprises toutes plus ennuyeuses les unes que les autres. En 2012, il retrouve Vince Clarke, membre fondateur de Depeche Mode parti après le premier album, pour un disque de VCMG. Les espoirs les plus dingues sont permis, malheureusement, c'est surtout chez les dingues que vous amènera une écoute répétée des boucles de Ssss.

Alors bien sûr, quand j'ai su que le héros de mon adolescence reprenait du service, je me suis jeté sur sa production, mais un rien inquiet de ce que j'allais entendre. Dès la première seconde de Pinking, je retrouve le son du meilleur groupe de musique électronique de tous les temps. Et ce qui me frappe le plus aujourd'hui, c'est qu'un groupe qui a toujours créé des sons différents pour chacun de ses titres, et qui a utilisé bon nombre de producteurs, a toute de même une signature sonore. Un son à la fois séduisant et industriel, touchant, cassant, sombre et qui écorche les oreilles sans leur faire de mal.

Chacun des morceaux de MG, sans être réchauffé ou imparfait, pourrait être un inédit de Depeche Mode des périodes les plus sombres et introspectives du groupe (Violator, Ultra, Playing The Angel, Delta Machine...). Cela en fait d'autant plus regretter la voix de Martin Gore, mais c'est son choix, il tenait absolument à n'avoir ni chant, ni guitare, ni batterie sur cet album. L'absence d'élément organique donne aussi libre cours à l'imagination et aux émotions.

MG est la bande originale de film que l'artiste n'a jamais pu écrire car son agenda de tournée et les demandes intéressantes n'ont jamais collé. Pour palier l'absence d'images et de scenario, on y trouve une importante recherche esthétique dans cet album entièrement synthétique, tranchant ainsi avec la pochette ou les vidéos illustratives qui, même si elles ne figurent rien, montrent des formes qui, pour la plupart, semblent dessinées à la main. L'illustration d'un important travail fait à la maison et qui voit enfin le jour.
tracklisting
    01. Pinking
  • 02. Swanning
  • 03. Exalt
  • 04. Elk
  • 05. Brink
  • 06. Europa Hymn
  • 07. Creeper
  • 08. Spiral
  • 09. Stealth
  • 10. Hum
  • 11. Islet
  • 12. Crowly
  • 13. Trysting
  • 14. Southerly
  • 15. Featherlight
  • 16. Blade
titres conseillés
    Pinking – Elk - Islet
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