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Coves

Peel

Coves - Peel
Chronique Album
Date de sortie : 01.04.2016
Label : 1965 Records
4
Rédigé par Louise Beliaeff, le 31 mars 2016
Lorsqu'on commence par sortir un premier album encensé par la critique, le deuxième est un tournant décisif. Soit on sombre dans l'oubli, soit on confirme l'essai. Deux ans après Soft Friday, Coves, le duo glamour de Leamington Spa, réaffirme sa place dans le rock psychédélique britannique avec Peel, signé chez 1965 Records, qui arrive tout juste à nos oreilles.

Rebekah alias Beck Wood et John Ridgard, c'est The Kills version (un peu) moins sombre et un peu plus douce. La voix de la jeune Beck peut aussi rappeler le naturel de la voix de Nico à la belle époque du Velvet. Son acolyte se charge de l'instrumental avec un son de guitare très rock. Le tout forme donc un couple musical aux sonorités sixties proches des Dum Dum Girls ou de Temples, quelque part entre le shoegaze, la dream pop et le rock psychédélique.
Rien à redire sur leur pochette qui comme le nom de l'album l'indique, représente les deux visages des artistes dessinés à travers des écorces (ndlr : « peel » en anglais). Dit comme ça, difficile d'imaginer mais le résultat est graphique et surprenant. Surprenante, leur musique l'est aussi. A la fois féroce et délicate, le rock de Coves est à l'image du groupe : un peu schizo.

L'album démarre sur les chapeaux de roue avec Cadavalier. Le titre est construit sur un rythme syncopé qui produit un balancement étonnant. La voix de Beck est lascive à l'extrême sans être vaporeuse. Elle a du caractère. Plus binaires et percutants, You're Evil et Stormy sont les deux morceaux les plus rock de l'album. Pourtant, même lorsque la musique est énervée, le tout reste « gentiment énervé ». Schizo, vous dis-je. Le sauvage et l'agressif à la guitare est adouci par la voix féminine de Beck. Même lorsque John Ridgard part sur un blues sombre avec des sons d'orgue sinistre façon Famille Addams dans To The Sea, les intonations sauves de Beck ramène la délicatesse.

Le groupe compose avec applications, les instrumentations sont toujours très travaillées, avec une mention spéciale pour leurs singuliers interludes bossa au beau milieu du rock, la batterie s'amusant sur des claves latines (Stripping Over Lust, So Empty). Plus pop est un peu moins intéressante, See Me Love Me et I Just Don't Care traînent un peu en longueur. On notera toutefois le solo à la pédale wah qui redonne de l'élan sur la seconde nommée.
Plus lents et posés, les deux morceaux I'm Not Here et Tongue Ties qui clôturent Peel sont assis sur une rythmique pesante à la batterie, ce qui leur confère une singulière intensité.

En définitive, on les imagine très bien, les deux musiciens de Coves, sur scène. On a même hâte que Beck nous susurre « You're Evil » avant que John ne balance son riff piquant à la guitare.
tracklisting
    01. Cadavalier
  • 02. You're Evil
  • 03. Tripping Over Lust
  • 04. Stormy
  • 05. To The Sea
  • 06. See Me Love Me
  • 07. I Just Don't Care
  • 08. So Empty
  • 09. I'm Not Here
  • 10. Tongue Ties
titres conseillés
    Cadavalier - You're Evil
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