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Wire

Nocturnal Koreans

Wire - Nocturnal Koreans
Chronique Album
Date de sortie : 22.04.2016
Label : Pinkflag
5
Rédigé par Simon Cordat, le 26 avril 2016
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Wire, des londoniens qui ont survécu aux années 70, puis gravi les décennies sans fausses notes stylistiques jusqu'à nos jours. Un 15ème album studio pour le groupe, ça se fête durant le contenu de Nocturnal Koreans, un ensemble court qui projette une musique caverneuse, ambiante et post-punk comme on aime à le dire. Ultra-actifs quand on compte les innombrables EPs et singles de leur carrière, ils ne restent jamais sans rien faire. Un an après l'album éponyme, que leur reste-il à dire ?

Belle entrée en matière avec le titre éponyme donnant son nom à l'album. La recette ? Des envolées délicieuses et réverbérées dans un tempo rapide, ce n'est pas seulement dévorer les pseudo-codes « post-punk », mais se tourner dans un nouveau genre de dream-pop nouvelle et audacieuse. C'est d'ailleurs le cheminement idéal que prend la tournure de l'album : l'enchaînement des chansons, l'aspect rêveur et parfois mélancolique nous rappellent qu'il est bon pour la santé d'écouter de la musique. Tout coule de source durant les trois premières chansons, avant d'entamer le moment calme du disque : Forward Position peut mettre mal à l'aise et tombe dans une tournure sombre. De belles paroles pour un si triste sujet, où le chanteur semble rêver qu'il est une « boîte noire » dénuée de toute sensation.
La suite logique ? Numbered, la piste suivante permet le réveil d'un étrange cauchemar, incluant un entrain plus énergique et réel. Figuralisant le temps qui passe, les titres se suivent les uns après les autres à une vitesse folle, sans qu'on ait le temps de s'apercevoir que le disque n'en contient que huit et que l'on n'a point envie que cela se termine.

Contrasté par deux parties, Wire nous offre le jour et la nuit (mais surtout la nuit, en fait). Il est d'ailleurs assez clair que l'image crépusculaire de Wire renvoie plus au titre éponyme auquel il se réfère, plutôt qu'à celle où l'on ferait bronzette avec un Orangina. Pourtant, il y a quelque chose qui nous retient et qui garde notre attention : les trois dernières pistes apportent plus de luminosité, ce qui s'explique par la thématique du disque. À partir de Still, ça part au quart de tour au moment où la nuit perpétuait l'occulte : les instruments avancent avec positivité tandis que la voix lead montre une facette bien plus séductrice de ses capacités. Puis Pilgrim Trade, influencée par My Bloody Valentine, vient encore donner du cachet à cette magique suite de chansons, recréant un paysage immense et subtil.
À la fin, Fish Bones termine en beauté tout ce qui vient d'être énuméré : une incroyable épopée qui mélange des sonorités étranges à la vitesse du galop. Deux effets sont alors possibles : soit on peut rester sur notre faim car le décollage n'est pas assez évident, soit on reste assis, ébahi, en s'apercevant que c'est la fin.

Wire n'ont rien perdu de leur génie cosmopolite après des années de carrière. Quasi indescriptibles en termes de genre ou de style (d'ailleurs, on se fiche de le savoir), ils confirment qu'ils n'ont rien perdu de leur créativité. Ils mettent en avant leur musique qui nous fait accéder aux nuages, et c'est bel et bien le plus important.
tracklisting
    01. Nocturnal Koreans
  • 02. Internal Exile
  • 03. Dead Weight
  • 04. Forward Position
  • 05. Numbered
  • 06. Still
  • 07. Pilgrim Trade
  • 08. Fishes Bones
titres conseillés
    Nocturnal Koreans, Forward Position, Numbered Position, Fish Bones
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