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Goldfrapp

Silver Eye

Goldfrapp - Silver Eye
Chronique Album
Date de sortie : 31.03.2017
Label : Mute
35
Rédigé par Louise Beliaeff, le 28 mars 2017
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Le duo décalé et provoc Goldfrapp revient au devant de la scène après quatre ans d'absence avec un nouveau disque signé chez Mute, le septième, Silver Eye, l'album de la maturité en quelque sorte.

Alison Glodfrapp et Will Gregory n'ont jamais tracé une ligne droite. Leur carrière musicale commence dans un bungalow en 1999 lorsqu'ils composent en pleine nature leur premier album Felt Moutain. Elle n'a jamais cessé depuis de bifurquer dans différentes directions selon les inspirations multiples et l'air du temps. Will Gregory, cinquante-sept ans, c'est l'homme de l'ombre, la tête pensante qui compose aussi bien pour l'opéra et l'orchestre que pour sa chanteuse à la voix planante, Alison. Pour ce septième album, le duo a vu grand, spatial. Comme ils n'avaient pas travaillé ensemble depuis longtemps, ils ont décidé pour la première fois de faire appel à différent collaborateurs : les producteurs John Congleton (St Vincent) et Leo Abrahams (Brian Eno), ainsi que le jeune musicien Bobby Krlic (The Haxan Cloak), pour l'aspect numérique qui s'empare des titres.

Les dix pistes rappellent l'univers des albums Black Cherry (2003) et Supernature (2005). Telle la suite logique, Silver Eye reprend l'électro pop en ajoutant un côté atmosphérique lunaire, et pour cause, il renvoie à la lune, cet oeil d'argent accroché tout là-haut. C'est « un mélange d'anthropomorphisme, de mysticisme, et d'éléments de la nature, de rêve », décrit Alison pour Popjustice. Tigerman, Zodiac Black, Moon In Your Mouth, Ocean, les noms des morceaux renvoient aux éléments de la nature qui sont retranscrits dans la musique par une instrumentation électronique planante, une voix (lactée) vaporeuse, aérienne, parfois robotique.

Anymore et Systemagic, les deux premiers titres de l'album, détonnent parmi les huit autres. Très acidulés, dansants grâce à la rythmique disco (Systemagic), on croirait presque entendre une Madonna en 2005 lorsqu'elle se confessait sur le dancefloor. Peu à peu, à l'écoute du reste de l'opus, le calme et l'espace s'installent dans la musique de Goldfrapp pour laisser place à une matière électronique beaucoup plus froide. Le dernier titre, Ocean, se termine sur une note perchée inquiétante en suspens. L'auditeur a basculé du côté du mysticisme, de l'extase et du rituel. Comme les éléments naturels, l'album lui-même s'est métamorphosé.

Léché jusqu'aux iconographies de la pochette faites par Alison elles-mêmes, Silver Eye est plus conceptuel que ses prédécesseurs. A trop vouloir donner un sens mystique à leur musique, Goldfrapp se perdent un peu dans une fumée épaisse de recherches électroniques. Les collaborations ont apporté de la richesse à leur septième oeuvre, surtout après le dénuement et la sobriété de Tales Of Us sorti en 2013. Mais Silver Eye est d'avantage tourné vers la contemplation que vers le plaisir simple de l'écoute.
tracklisting
    01. Anymore
  • 02. Systemagic
  • 03. Tigerman
  • 04. Become The One
  • 05. Faux Suede Drifter
  • 06. Zodiac Black
  • 07. Beast That Never Was
  • 08. Everything Is Never Enough
  • 09. Moon in Your Mouth
  • 10. Ocean
titres conseillés
    Systemagic - Moon in Your Mouth
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