Theo Verney

Disons le d'emblée : One Small Piece n'est pas loin d'être un chef-d'oeuvre. Pour son premier album, Theo Verney met la barre haute, très haute. Après une poignée d'EPs aussi remarqués que remarquables, le jeune anglais de Brighton s'inscrit d'emblée avec ce disque parmi les grands de la musique : Lennon, Syd Barrett et Neil Young.

Dès les premières notes de Running Backwards, on sait que l'on a entre les mains un disque rare. Le morceau s'inscrit dans la tradition de la pop la plus classique et le pont au milieu du morceau est une pure splendeur. On pense clairement à Neil Young sur Letter Down, notamment de par les fabuleuses parties de guitares qui font de Theo Verney un digne héritier du canadien. Le morceau s'étire sur de longues minutes avec des solos de guitares proprement ahurissants. On se demande comment doit sonner ce titre sur scène mais nul doute qu'il doit être son Cortez The Killer à lui. Stand In et Cotton White évoquent quant à eux Syd Barrett avec une sorte de pop délicate, étrange et hors des sentiers battus. Sur Cotton White, on trouve en outre un côté folk du meilleur aloi. Mind Fire, quant à lui, enchante par ses guitares électriques enchanteresses.
Driven East est un autre sommet dans un disque qui ne les compte plus, un morceau au style et à l'esprit totalement West-Coast, bien plus proche de la Californie que de Brighton. Sur ce morceau comme sur tous les autres qui composent le disque, on est stupéfait par la beauté des vocaux du jeune artiste. Le titre mélange avec une maestria rare, pop californienne et folk campagnard. L'album se conclue par Stranded, une autre merveille, un morceau tellement bon que l'on croirait avoir déniché un inédit de Lennon.

One Small Piece est un album ovni dans la production actuelle tant ses compositions et son esprit sont bien plus proches des années 60 et 70 que des années 2000. Tout au long de l'écoute, on est ébloui par tant de beauté et l'on se dit que si Theo Verney est capable pour un premier disque de produire une musique aussi belle et approchant à certains moments la pure perfection, un avenir radieux lui est promis. Le seul petit reproche que l'on peut lui faire est sa durée : trente petites minutes c'est peu, mais peut-être que dans l'esprit de Theo Verney, il convenait de produire un album de la durée de ceux qui ont dû bercer son adolescence musicale. Quoi qu'il en soit, One Small Piece s'inscrit d'ores et déjà dans les meilleurs albums de l'année 2017 et pourrait devenir dans les années à venir un classique.

Ce disque sort au meilleur des moments, au début de l'été, et constituera à coup sûr la bande son idéale de nos vacances estivales.