logo SOV

Everything Everything

A Fever Dream

Everything Everything - A Fever Dream
Chronique Album
Date de sortie : 18.08.2017
Label : RCA
5
Rédigé par Simon Cordat, le 20 août 2017
Bookmark and Share
Le quatrième album studio de l'équipe mancunienne Everything Everything est un épisode musical solaire, poétique et heureux. Si leur précédent LP Get To Heaven ne faisait pas l'unanimité chez nous, ce nouveau disque relève le niveau en plaçant la barre très haute. En effet les singles dévoilés en juin et juillet dernier confirmaient déjà un virage musical où Everything Everything paraissaient plus à l'aise avec leur identité. Et avec un James Ford consciencieux aux commandes de la production, le groupe n'allait guère se tromper de registre.

Les anglais nous proposent onze titres qui se contrastent tous les uns des autres. On ressent bien sûr l'influence de Simian Mobile Disco, mais aussi celle de Passion Pit pour un résultat hybride et métamorphe. Les compositions sont pour la plupart toutes raffinées par la constante recherche sonore du groupe, et par le soutient très pop des mélodies. Le morceau d'introduction Night Of The Long Knives pose les bases d'une ambiance générale puissante et énergique. Chaque instrument sonne grand et ce n'est pas la voix haut perchée du leader Jonathan Higgs qui va contrer cette idée d'espace sonore très large.
Can't Do est une démonstration d'un disco électronique moderne, un exemple parfait pour bouger sur le dancefloor hype. Et puisque le rythme de danse est très présent dans l'album, Desire et Ivory Tower sont des chansons qui connaissent également ce paramètre sulfureux et entrainant de la musique : radical pour bouger de la tête aux pieds.

Puis vient le temps où le groupe s'évade à travers quelques expérimentations qui ont bâti sa réputation. Ce savoir-faire (dont le groupe a le secret) mêle les genres, sans écarter les soucis d'homogénéité que cela implique. Les deux premières minutes de Big Game nous laissent penser que la chanson est une simple ballade jusqu'à l'explosion inattendue de guitares distordues : un solo à la six cordes remarquablement bien construit et très typé stoner vous y attend. Un autre morceau du même acabit ? Le très surprenant Run The Numbers réitère les recherches de structures à la fois furtives et étincelantes. Encore une fois, le solo de guitare convint par son efficacité grâce à une maitrise démesurée et musicale.

A Fever Dream se termine sur une note magique et rêveuse. Le calme avant la tempête : New Deep questionne par son atmosphère mélancolique sur les mots « is there something wrong with me ? » avant la tornade White Wale qui entrelace les humeurs. Le groupe se montre parfait dans le beau de leur musique.
Il faut garder en tête qu'avec Everything Everything, on ne sait jamais à quoi s'attendre, et c'est ce qu'on apprécie. Une question doit-être discutée après l'écoute de cet album : les anglais ont-ils signé leur chef-d'œuvre ? Dans tous les cas le quintette de Manchester a appris de son erreur passée. Cette nouvelle formule détruit tout sur le chemin de l'indie rock. D'où l'importance de se souvenir que rien n'est perdu après un mauvais album.
tracklisting
    01. Night of the Long Knives
  • 02. Can’t Do
  • 03. Desire
  • 04. Big Game
  • 05. Good Shot, Good Soldier
  • 06. Run the Numbers
  • 07. Put Me Together
  • 08. A Fever Dream
  • 09. Ivory Tower
  • 10. New Deep
  • 11. White Whale
titres conseillés
    Can't Do, Big Game, Run The Numbers, Put Me Together, White Whale
notes des lecteurs
Du même artiste