Vessels

Quintet post-rock électronique de Leeds, Vessels sortent leur quatrième album, The Great Distraction, successeur du recueil ambiant Dilate paru en 2015.

Vous pouvez mettre l'étiquette rock de côté : les machines sont à l'honneur sur ce disque venu de l'espace. La virée interstellaire de Vessels ricoche sur les vagues synthétiques des claviers avec affection, une équation au résultat chaleureux et dense. Le tracklisting d'une heure se distingue par le son galvanisant des nineties, avec quelques références à l'électro-minimale mais également à Homework, album d'un certain duo casqué.
Mobilise est une porte d'entrée à ne pas louper. L'album est quasi construit comme un set où s'enchaînent les pistes comme une seule et grande histoire. La formation joue pour nous dans plusieurs états : le très lumineux Deflect The Light, trip lounge maladif sur Radiart sans oublier Everyone Is Falling à l'ambiance crépusculaire. Comme si tout se suffisait, les morceaux parlent d'eux-mêmes à travers des beats immenses, tant au niveau sonore que technique.

Vessels optent pour une idée sonore directrice sans accrocs, en atteste la production globale pointilleuse. En conséquence, on se laisse vite porter par ce petit nuage initiateur d'expérimentations sonores détonantes. Comme une marque de fabrique, les chansons évoluent sur des structures recherchées : Gløwer et ses huit minutes transcendantales ainsi que la clôture, Erase The Tapes, sont gavées de boîtes à rythmes et de sons venus d'ailleurs. Majoritairement instrumentaux, les morceaux nous habituent davantage au mutisme du lead vocal que l'inverse. C'est ce peu de place restante pour les voix abondamment trafiquées qui dénote parfois.

Vessels semblent taper au bon endroit, et au bon moment. L'easy-listening intelligent de The Great Distraction est bien moins redondante que la plupart de l'électronique pré-construite à grande échelle. Et le groupe en défend le jeu.