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Johnny Marr

Call The Comet

Johnny Marr - Call The Comet
Chronique Album
Date de sortie : 15.06.2018
Label : Warner Music
5
Rédigé par Emmanuel Stranadica, le 8 juin 2018
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Quatre ans après Playland, Johnny Marr réapparait avec Call The Comet, troisième disque studio paru sous son nom. L'attente fut cette fois beaucoup plus longue qu'entre son premier album, The Messenger, et son second opus qui n'ont que deux ans d'écart. Mais au vu du contenu de ce disque tout frais, il n'est guère étonnant du temps nécessaire à sa sortie. Au-delà des concerts et des tournées, le Mancunien a décidé de se diversifier musicalement à contrario de ses deux premiers essais, qui pouvaient s'apparenter aux premières et secondes parties d'une seule oeuvre.

Pour Call The Comet, Johnny Marr a tout simplement abandonné le côté post-punk qui hantait ses débuts en solo. Celui-ci a préféré s'engager dans une voie davantage cold wave avec un son de guitare parfois plus heavy que par le passé, mais sans cette rythmique souvent très brute. Le disque s'ouvre sur la merveille Rise. Une ligne de clavier devance l'arrivée de guitares acérées, sous couvert d'une basse efficace et d'une batterie parfaitement adaptée. Après cette entrée en matière, la voix de l'ex-Smiths, plus déterminé que jamais, résonne enfin. Il y a quelque chose d'incroyablement intense dans ce premier titre, avec notamment ce refrain qui vous laisse des frissons. Le démarrage est donc de très haute tenue. The Tracers, premier extrait de Call The Comet, qui lui fait suite est d'une remarquable efficacité. Tendue mais follement plaisante, la chanson est une jolie décharge d'électricité pop. Résolument mélancolique, Johnny Marr joue de subtilité avec l'élégante Hey Angel et surtout Hi Hello, beauté musicale aux essences smithiennes de There Is A Light That Never Goes Out

Toutefois, ce qui a beaucoup changé chez Johnny Marr, c'est le fait de le sentir pleinement libéré du poids du passé. Ce troisième disque se devait de confirmer comment il s'était présenté précédemment : tel un guitariste hors pair, mais aussi un bon chanteur, capable d'avoir son nom affiché en grand, et non pas simplement devoir rester dans l'ombre de celui avec qui il ne collaborera plus jamais. Alors quand une chanson telle que New Dominions vient se nicher dans Call The Comet, il devient évident que l'anglais a vraiment plaisir à expérimenter. Électronique, dark et très influencée par Suicide, la chanson est totalement inattendue. Pour nous en remettre, il faut au moins un Day In Day Out aux guitares claires et harmonieuses. Longue de six minutes, Walk Into The Sea, à l'image de son intro au piano, s'avère pleinement mélancolique et progressive, alors que Bug a des accents de guitare funky pas si éloignés que ceux présents sur l'album Meat Is Murder. Autant dire que Call The Comet s'avère très varié. My Eternal et son côté cold wave 80's est également là pour le prouver.

Johnny Marr revient donc avec un disque enthousiasmant, ce qui n'était pas forcément gagné d'avance. Audacieux comme jamais le Mancunien réussit son pari en nous déroutant mais surtout en nous séduisant. Alors qu'il semblait destiné à rester éternellement dans l'ombre, celui-ci s'affirme sérieusement et prend même le dessus sur celui qui semble par contre sur le déclin. Johnny Marr : 1 – Morrissey : 0.
tracklisting
    01. Rise
  • 02. The Tracers
  • 03. Hey Angel
  • 04. Hi Hello
  • 05. New Dominions
  • 06. Day In Day Out
  • 07. Walk Into The Sea
  • 08. Bug
  • 09. Actor Attractor
  • 10. My Eternal
  • 11. Spiral Cities
  • 12. A Different Gun
titres conseillés
    Rise - Hi Hello - Walk Into The Sea
notes des lecteurs
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