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The Divine Comedy

Office Politics

The Divine Comedy - Office Politics
Chronique Album
Date de sortie : 07.06.2019
Label : Divine Comedy Records
4
Rédigé par Emmanuel Stranadica, le 3 juin 2019
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Trois ans se sont écoulés depuis le come-back de Neil Hannon et de The Divine Comedy. Ce retour, qui nous avait beaucoup plu, n'avait toutefois pas fait l'unanimité chez les fans de la première heure. Certes la performance scénique, notamment disponible sur le CD live Loose Canon, de l'anglais était toujours impeccable, mais l'album Foreverland n'avait pas recueilli le même enthousiasme que la plupart de ses disques précédents. Aussi ce Office Politics allait-il réconcilier les fans déçus ?

Ce douzième album de The Divine Comedy est principalement axé sur le monde du travail et ce qu'il entoure. Les privilèges pour certains, les miettes pour les autres. C'est précisément ce qu'aborde Neil Hannon dans Queuejumper, morceau d'ouverture et premier extrait de ce nouveau disque. Sans être une révolution, le titre est plutôt catchy et son rythme ne laisse pas indifférent. Il constitue donc une bonne entame, même s'il ne s'agit pas du meilleur morceau de Office Politics. Cet album va d'ailleurs se découper en deux parties. Celle où on retrouve un Neil classique, au piano, dramatique ou derrière une pop song dont il a le secret. Et une autre, où l'anglais va se montrer davantage électronique (son amour pour Kraftwerk n'y est probablement pas étranger) voire même expérimental, avec plus ou moins de réussite il faut quand même bien l'avouer.

La première partie se montre forcément plus simple d'accès. Queuejumper, déjà précité, Norman And Norma, second extrait de l'album, d'une réelle beauté, et bon nombre de chansons influencées par les années 80 sont plaisantes avec souvent un côté funky notamment à travers les guitares : Office Politics, Absoluletly Obsolete ou encore The Life And Soul Of The Party dont le riff semble par moments évoquer Another Brick In The Wall Part 2 de Pink Floyd. Neil Hannon, avec une parfaite englishness, affiche une très grande classe lors d'un majestueux You'll Never Work In This Town Again, aux accents teintés de Burt Bacharach voire John Barry.
On trouve aussi des moments sombres dans cette tranche de chansons. I'm A Stranger Here est particulièrement dramatique et Dark Days Are Here Again résonne comme une vraie fin du monde. Mais Neil Hannon conserve suffisamment d'élégance pour encore nous charmer, notamment avec les deux derniers morceaux de cet album, After The Lord Mayor's Show remportant la palme avec son côté magnifiquement triste.

La seconde moitié connait davantage de hauts et de bas. Infernal Machines illustre parfaitement la cadence mécanique et épuisante du travail avec ce groove presque psychédélique qui semble tout écraser sur son passage. A contrario, la douceur est de mise sur A Feather In Your Cap, où la nappe synthétique de Take My Breath Away de Berlin semble s'être glissée. Et puis Neil Hannon se lâche littéralement dans un dialogue entre une machine et lui-même le temps d'un Psychological Evaluation suivi du (légèrement indigeste) The Synthesiser Service Centre Super Summer Sale. Probablement inspiré de la boulimie de pubs et autres messages publicitaires ingurgités à longueur de journées, l'anglais propose là une de ses chansons les plus osées.
Mais que dire de Philip And Steve's Furniture Removal Company ? Au-delà du concept de la collaboration entre Philip Glass et Steve Reich, le morceau aurait pu figurer tout au plus en face b de single. Mais il est vrai qu'à notre époque, on ne sort quasiment plus de single avec en complément un ou plusieurs morceaux en bonus. Tout n'est donc pas parfait dans ce disque, un peu comme dans le monde du travail.

Office Politics est donc un disque riche et particulièrement osé. Même si ce n'est pas un double album (seize chansons le constituent tout de même), il est, à sa manière, le Kiss Me, Kiss Me, Kiss Me de The Divine Comedy. Un peu long il est vrai, mais tout le monde y trouvera sûrement un peu son compte et c'est bien là l'essentiel. Je ne sais pas si Neil Hannon aura réussi à se réconcilier avec les fans déçus, cependant, on tire notre chapeau devant cette belle prise de risque qui devrait s'avérer payante.
tracklisting
    01. Queuejumper
  • 02. Office Politics
  • 03. Norman And Norma
  • 04. Absolutely Obsolete
  • 05. Infernal Machines
  • 06. You'll Never Work In This Town Again
  • 07. Psychological Evaluation
  • 08. The Synthesiser Service Centre Super Summer Sale
  • 09. The Life And Soul Of The Party
  • 10. A Feather In Your Cap
  • 11. I'm A Stranger Here
  • 12. Dark Days Are Here Again
  • 13. Philip And Steve's Furniture Removal Company
  • 14. 'Opportunity' Knox
  • 15. After The Lord Mayor's Show
  • 16. When The Working Day Is Done
titres conseillés
    Norman And Norma - You'll Never Work In This Town Again - A Feather In Your Cap
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