The Divine Comedy à la Salle Pleyel. Quel endroit magnifique pour un tel artiste. Affichant complet depuis belle lurette, ce concert s'annonçait vraiment passionnant. Mais avant de pouvoir assister à cet évènement, il a fallu tout de même patienter le temps de la première partie.
Celle-ci est assurée par
Man & The Echo, groupe de Warrington dont le second album est sorti cet été. Entre pop et soul les anglais déroulent leurs chansons pendant la trentaine de minutes qui leur est impartie. Entre le dandinement du chanteur et les mouvements de pieds du bassiste, les Anglais semblent s'amuser sur scène, tentant en français d'inciter l'audience à venir acheter leurs disques au stand merchandising.
The Girl From Hamburg, extraite de leur dernier disque, vient conclure un set parfois proche du boogaloo. Le public semble avoir apprécié cette performance, même si celui-ci s'est déplacé en masse pour l'acte principal : le concert de
The Divine Comedy.

Un entracte de vingt minutes est annoncé par une speakerine avant de pouvoir retrouver Neil Hannon et ses musiciens. C'est au final près du double (trente-cinq minutes) qu'il faudra patienter. Au son de Giorgo Moroder, Peter Cook & Dudley Moore Trio et Jean-Jacques Perrey, l'attente se fait longue. Alors bien sûr, lorsque retentit la musique de Philip Glass, on se dit qu'on est tout proche de la délivrance. A 21 heures, c'est dans un décor de bureau (une porte d'entrée et une de sortie, une horloge au mur, un bureau avec un ordinateur...) spécialement créé pour la tournée que les musiciens du lutin irlandais prennent place et attaquent une version de
Europop, modernisée, sur laquelle finit par apparaitre Neil Hannon dans un costume cravate rouge. L'interprétation de son premier gros tube donne le ton de cette soirée : tonitruant. "Bonjour Paris", s'exclame le chanteur en fin de chanson, avant d'entamer une version très crooner de
To Die A Virgin.
Generation Sexui fait suite, Neil fait son show, le public est ravi. Le britannique manque même de trébucher sur un retour de la scène mais finalement aucun dommage.
Il faudra attendre quinze vingt minutes pour que
Office Politics, premier extrait du disque du même nom, s'introduise dans le setlist du soir. Deux musiciens sur le côté gauche s'affairent à la partie claviers des instruments. De par le son du dernier album, il fallait au moins ça, même si certaines plages comme
Norman And Norma sont plus dépouillées.
Le public en tout cas est aux anges. Comme toujours Neil Hannon fait son séducteur, retire ses lunettes (initialement achetées pour regarder le coffret vidéo de "Chernobyl" d'après ses dires) afin que le public puisse être plus flou, moins beau. Cette dérision emporte l'approbation de l'audience de la Salle Pleyel.
Il passe alors en revue les deux morceaux dédiés à Billy Bird (
Come home Billy Bird puis
Opportunity Knox), puis s'attaque à
To The Rescue et son superbe solo de guitare final. Ce sera toutefois l'unique come-back de la soirée vers
Foreverland, son précédent album. Neil Hannon nous avoue qu'il a mal à la gorge. Il boit beaucoup d'eau pour essayer de palier à cela. Sa performance reste toutefois de haute tenue. L'enchainement
The Synthesiser Service Centre Super Summer Sale (insupportable expérimentation sans mélodie que semble réellement aimer l'Irlandais) avec
Infernal Machines (et son groove psychédélique) et
You'll Never Work In This Town Again(entre Giorgo Moroder et John Barry) démontre la qualité des musiciens qui entourent l'Irlandais sur scène.

Neil Hannon demande au public de faire davantage de bruit pendant les morceaux calmes, un peu à l'image de ce que sont les Irlandais. Bien entendu, celui-ci restera respectueux pendant
I'm A Stranger Here. C'est alors affublé de chapeaux sur la tête que l'ensemble des personnes présentes sur scène décide de faire la fête. Oui, la fête au bureau avec notamment la toujours excellente
At The Indie Disco. Derrière vient se glisser la très aimée
I Like enchainée à
National Express et son solo de guitare final terriblement réussi. On approche tout doucement de la fin du concert. Après une émouvante version de
After The Lord Mayor's Show, Neil Hannon tombe enfin la veste pour une divine version de
A Lady Of A Certain Age.
Absent Friends vient ajouter une autre touche de toute beauté à ce concert. Le final
When The Working Day Is Done comparable à une comédie musicale achève une heure trente très réussie. Le rappel se limitera à deux des trois chansons initialement prévues avec
Songs Of Love et l'inévitable
Tonight We Fly en version unplugged. L'ensemble des musiciens étant venu se regrouper autour du leader de The Divine Comedy.
Cette fois c'est bien terminé, Neil Hannon ne pourra pas chanter davantage. Malgré ce souci, l'élégance, l'humour et l'harmonie musicale furent de mise à la Salle Pleyel. Chapeau l'artiste !