logo SOV

Blanck Mass

Animated Violence Mild

Blanck Mass - Animated Violence Mild
Chronique Album
Date de sortie : 16.08.2019
Label : Sacred Bones Records
4
Rédigé par Johan, le 22 août 2019
Bookmark and Share
Alors que l'on est toujours sans nouvelles du quatrième album de Fuck Buttons, Benjamin John Power, une moitié du fameux duo de Bristol, sort lui le quatrième de son projet solo Blanck Mass. Et, comme il a su nous le prouver depuis la révélation de son disque éponyme en 2011, nous n'avons ici pas affaire à une maigre mise en bouche mais bel et bien un plat de résistance consistant et généreux.

Animated Violence Mild, comme ses trois prédécesseurs, convainc sans grand mal, dévoilant une musique propre à son créateur, que l'on ne retrouve nulle part ailleurs : un exploit dans le monde de l'electronica si conséquent et diversifié.
Benjamin John Power parvient même à s'émanciper quelque peu de l'electronica expérimental de Fuck Buttons pour venir défricher des contrées plus éclectiques et ambitieuses. Il suffit d'écouter la première plage Death Drop pour s'en convaincre. Le morceau, alliage halluciné de drone (on y est habitué), trance (idem) et heavy metal (pardon ?), prend d'entrée de court.
Le hurlement répété de Power semble être passé sous un rouleau compresseur, comme si Marilyn Manson s'était soudainement mis à faire du noise rock saturé. Les couches de mélodies se posent et se superposent au rythme d'une batterie effrénée, sauvage, inépuisable sur plus de sept minutes. À la fois étonnant mais si sensé si l'on suit la carrière de l'artiste depuis ses débuts.

S'ensuivent les plus « classiques » House vs. House, qui flirte dangereusement avec la pop – en faisant le single idéal pour ce quatrième effort solo – puis Hush Money qui prend quant à lui des airs plus dancefloor, mené par un synthé frénétique sur lequel on ne peut s'empêcher de danser.
Love Is A Parasite vient ensuite mêler grindcore et techno énervée dans un délire sonore au-dessus duquel planerait un Fuck Buttons qui aurait laissé la boîte à rythmes en mode loop. Son final, d'une violence rare à base de cris hystériques, ne peut laisser indifférent tant l'on est envoûté par l'ambiance qui se dégage du titre et, au-delà de ça, de la production dantesque qui émane tout au long de ce Animated Violence Mild.

Power nous ramène dans un univers plus familier avec le bipolaire Creature/West Fuqua ainsi qu'un No Dice conjuguant RnB hypnotique et house poisseuse. Wings Of Hate ferme enfin la marche, ou plutôt devrait-on dire la course, le morceau poursuivant sur un rythme débridé comme jamais, tout en délivrant des salves de notes épiques et salvatrices derrière un mur sonore indestructible.

Même si l'on voit les ficelles, étant à présent habitué aux processus créatif de Benjamin John Power, les mélodies sont bonnes et les arrangements osés. Les titres de ce Animated Violence Mild renouvellent le son Blanck Mass, cultivant un pot-pourri terriblement vaste mais qui, pourtant, parvient à rester cohérent de bout en bout. Encore une bien belle preuve que la musique, en 2019, peut encore innover et nous surprendre.
tracklisting
    01. Intro 
  • 02. Death Drop 
  • 03. House vs. House 
  • 04. Hush Money 
  • 05. Love is a Parasite 
  • 06. Creature/West Fuqua 
  • 07. No Dice 
  • 08. Wings of Hate
titres conseillés
    Love Is A Parasite, Death Drop, No Dice
notes des lecteurs
Du même artiste