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Blanck Mass

Blanck Mass

Blanck Mass - Blanck Mass
Chronique Album
Date de sortie : 20.06.2011
Label : Rock Action/PIAS France
15
Rédigé par Fantin, le 25 juin 2011
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La « bande son de l’apocalypse » ? Peut-être la métaphore journalistique qui convient le mieux pour décrire la musique de Fuck Buttons. En 2008, ce duo originaire de Bristol au nom aussi improbable qu’inattendu sortait son premier album intitulé Street Horrrsing. Encensés par la presse, ces deux gars révolutionnaient alors la musique électronique, mélangeant avec brio électro atmosphérique planante, bruits industriels et cris assourdissants. Leur second album (Tarot Sport), sorti l’année suivante, est d’autant plus remarquable. La formule est restée la même mais les tempos se sont accélérés et le résultat s'est avéré meilleur encore. En deux albums seulement, Fuck Buttons se sont faits un nom aux cotés des génies de l’électro indépendante que sont Autechre ou Four Tet. On les attendait donc de pied ferme, mais le retour des deux nerds de Bristol ne sera pas pour cette fois. On se contentera pour l’heure d’un seul d’entre eux : Benjamin John Power, qui nous dévoile le premier album (et peut-être le dernier) de son projet solo nommé Blanck Mass.

L’homme nous livre dix morceaux planants aux atmosphères profondes et oniriques dans le domaine de l'ambient. L’aspect noisy de la musique de Fuck Buttons a disparu. A travers l’écoute de Blanck Mass, on devine l’intérêt profond qu’a Benjamin John Power pour le krautrock des années 70, pour Tangerine Dream et Klaus Schulze qui inventaient dans ces années bénites la musique électronique atmosphérique ; des jeunes gens qui, comme lui, usaient de leurs synthétiseurs durant de longues heures et cherchaient à trouver l’accord parfait. On ressent cette influence durant l’heure entière que dure cet album éponyme. Cependant, cette musique, pleine d’originalité et d’ambition il y a trente ans, tombe un peu à plat aujourd’hui. Quand on connaît la musique très recherchée de Fuck Buttons, il est difficile d’encenser Blanck Mass, un projet qui en 2011, n’entreprend rien de nouveau, ni d’original.

Si la musique s’avère apaisante à ses débuts, elle en devient vite ennuyante. Sifted Gold aurait très bien pu être le titre d’ouverture d’un album de Fuck Buttons. Malheureusement, les compositions qui le suivent n’amènent pas les sublimes et violents bruits industriels auxquels on pouvait s’attendre. Sur Sundowner, il semble que les graves ne représentent qu’une note continue et ce pendant huit minutes ! Si Raw Deal semble être basé autour d’un riff plutôt recherché et intéressant (il peut même faire penser au Baba’O’Riley des Who), celui-ci est tellement répété qu’il en devient navrant. Le titre Land Disasters, lui, trouverait sa place dans une bande originale pour un film de science-fiction. Malheureusement, chez lui aussi, les basses restent inchangées pendant toute la durée du morceau. A la longue, leur saturation devient même assourdissante. What You Know est également un beau morceau mais bien qu’il soit d’une profondeur indéniable, sa trop longue durée peut vite lasser l’auditeur.

Ainsi, malgré de très beaux titres comme Chernobyl ou Sub Serious, il est difficile d’accrocher à cet album peu ambitieux. Si, dans Fuck Buttons, la répartition des rôles est telle que Benjamin John Power s’occupe de la partie atmosphérique et Andrew Hung de la partie « noise », alors espérons qu’un jour le compagnon de route de « Monsieur Blanck Mass » nous livre lui aussi une œuvre personnelle qui nous en apprendra plus sur lui. Le résultat serait sans doute plus intéressant.
tracklisting
    1. Sifted Gold
  • 2. Sundowner
  • 3. Chernobyl
  • 4. Raw Deal
  • 5. Sub Serious
  • 6. Land Disasters
  • 7. Icke's Struggle
  • 8. Fuckers
  • 9. What You Know
  • 10. Weakling Flier
titres conseillés
    Chernobyl – Sub Serious – What You Know
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