Peggy Sue

Déjà auteur de quatre albums, dont un magnifique album de reprises de la BO du Scorpio Rising de Kenneth Anger (ndlr : Play The Songs Of Scorpio Rising), le duo Peggy Sue n'avait plus donné de nouvelles depuis Choir Of Echoes sorti en 2014. Six ans plus tard et dix après leur premier album, Fossils And Other Phantoms, le combo revient avec un disque qui change quelque peu d'orientation musicale.

Si Peggy Sue était jusqu'à présent un excellent groupe néo-folk avec quelques incursions country, il devient aujourd'hui un excellent groupe... pop 60's. On avait eu un aperçu de ce tournant musical à la sortie du single Slow Fade en 2017, titre que l'on retrouve sur cet album. Tous les morceaux de ce nouvel opus possèdent cette tonalité 60's avec une influence du Velvet Underground qui apparaît évidente. Le Velvet, dans son versant le plus pop, celui de There She Goes Again. Et comme chez ces derniers, les guitares sont splendides avec la bonne réverb au bon moment. Du début à la fin du disque, c'est un véritable enchantement. Mais Peggy Sue ne se contente pas d'être un groupe passéiste et ajoute à cette influence 60's un son que ne renieraient pas Broadcast ou Dum Dum Girls.

Dès les premières notes de I Wanna Be Your girl, on tombe sous le charme. On trouve dans ce titre toute la beauté des meilleurs morceaux de pop 60's : l'intelligence des arrangements, une certaine mélancolie et un sens de la mélodie évidente. La suite sera du même tonneau. In Dreams qui suit est tout aussi prenant. Vices est un album d'une très grande cohérence musicale. Les dix titres qui le composent évoluent tous dans le même style musical mais sans qu'à aucun moment le disque ne se révèle répétitif ou ennuyeux, bien au contraire. Tout simplement parce que chaque morceau révèle quelque chose de rare et d'intemporel. Le disque se clôt par ce qui est peut-être le meilleur titre ici : ceIn The Shallows au parfum psychédélique 60's délicieux et addictif.

On ne sait pas où étaient passées Rosa Slade et Katy Young durant toutes ces années mais une chose est sûre : on est plus qu'heureux de leur retour.