Peggy Sue

On avait déjà accueilli avec enthousiasme le premier EP de ce joyeux duo féminin sorti il y a quelques mois The Body Parts; on retrouve ici la même verve rétro et le même goût du déhanchement, pour un deuxième opus sans surprises.

Artisanal et girly à souhait, ça tombe parfois dans le trop artisanal et le trop girly, ainsi le titre éponyme First Aid, qui manque un peu d'ampleur – les deux voix soutenue par une simple batterie sont un peu faibles pour atteindre les sommets. L'influence première semble être Cocorosie, mais les deux chanteuses n'ont pas encore le même niveaux et gagnent donc à soigner l'orchestration, l'épure vocale étant un pari encore un peu trop risqué pour elles. D'ailleurs c'est chose faite sur Once We Were Strangers, à l'efficace et pas désagréable rythmique.

Clockwork offre de beaux moments fredonnés, graciles et tendrement mélancoliques, sur fond de percussions très années 40. Eisenstein se présente par son titre comme un surprenant hommage au maître russe, se concentrant sur l'émotion des corps en gros plans, mais qui reste très arty, trop arty pour être un vrai hommage, à vrai dire. On ne le leur reprochera pas, puisque là n'était sans doute pas leur propos. On termine par The Sea The Sea au refrain hurlé, énervé et faisant la part belle aux basses, contrairement aux habitudes des filles.

Dans l'ensemble, quelques beaux moments, et un ton globalement entraînant qui donne envie d'aller les écouter; cependant tout cela se développe sur fond d'une certaine incohérence (dans les alliances mélodiques, dans les mélanges de genres) qui pointe une petite insuffisance musicale.