The Clientele

Il avait fallu patienter cinq ans avant Violet Hour, premier album de The Clientele émaillé d’un folk léger et savoureux, alliant la fluidité des Go-Betweens et la clarté de Nick Drake. On aura attendu moins longtemps pour ce deuxième opus, Strange Geometry, digne héritier creusant un peu plus le sillon d’une musique qui rappelle l’atmosphère doucement vaporeuse des disques de Simon & Garfunkel.

Nostalgiques des temps passés, clientèle d’une époque révolue, ce charmant groupe londonien vous est destiné, car les images évoquées installent une insouciance et un onirisme propre aux années 60… Comme un matin brumeux, à l’orée d’un nouveau départ, l’univers semble quasi irréel, porté par une douce mélancolie, et s’affirme dans l’habile pureté des guitares liquéfiées et de voix enluminées.

Strange Geometry s’égare parfois en des temps plus modernes, évoquant R.E.M. ((« My Own Face Inside The Trees »), Songdog (« I Can’t Seem To Make You Mine »), ou encore Belle & Sebastian (« When I Came Home »), mais son ambiance doucereuse stigmatise une époque qui n’est pas la notre. Un disque hors de propos donc ? Non, bien sûr que non, car, en 2005, ce disque apaisera l’âme du citadin oppressé. Un bien joli exercice donc, et Devendra doit se sentir moins seul…