Arab Strap

Dès les premiers beats de la boîte à rythmes on reconnaît tout de suite le son d'Arab Strap. Un peu plus loin, lors du premier break, les notes de synthés marquent l'évolution du groupe désormais plus à l'aise avec des arrangements qui gagnent en sophistication.

The Turning Of Our Bones monte progressivement en puissance avec quelques boucles bien trouvées qui vrillent les tripes. Premier nouveau titre à sortir depuis la séparation du groupe en 2006, il a donné de fortes attentes aux fans du duo de Glasgow. L'enjeu de ce single était également important pour deux musiciens volant savoir s'ils étaient toujours capables de faire de bonnes chansons ensemble.

Fiers de ce premier morceau et gonflés à bloc par leur tournée de reformation durant laquelle ils ont apprécié de reprendre l'aventure Arab Strap, Aidan Moffat et Malcolm Middleton se sont lancé dans l'écriture de tout un album. Les thèmes abordés sont dans la lignée de leurs albums précédents : relations amoureuses pourries, mauvais trips, soirées trop arrosées... Mais cette fois, la joie et une bonne dose d'humour émerge plus naturellement de toute cette grisaille.

Après une dizaine d'albums solo chacun, le duo a pourtant parfaitement réussi l'écriture d'un album classique d'Arab Strap sans pourtant se répéter. Le son est plus riche, avec l'emploi de nombreux synthés, de samples et des solos de guitare, mais il s'agit bien du même duo avec le même producteur que lors de leur premier album puisqu'ils ont fait appel à Paul Savage pour enregistrer. La seule chose qui a vraiment changé c'est le label, puisque Chemikal Underground n'existe plus vraiment, c'est donc Rock Action Records de leurs amis de Mogwai qui sort l'album. On reste en famille.

As Days Get Dark est probablement leur album le plus accessible. La progression de The Turning Of Our Bones, le refrain de Kebabylon et la gravité de Here Comes Comus! en font des sortes de tubes, même si je doute qu'ils deviennent des favoris des DJs. Tears On Tour et Sleeper ont des arrangements plus légers, mais n'en sont pas moins bouleversants.