Richard Ashcroft

L'ex leader de The Verve nous présente son deuxième album solo avec Human Conditions. Autant Urban Hymns était loin d'être passé inaperçu en 1998 (Bitter Sweet Symphony, The Drugs Don't Work, Lucky Man…), autant on ne peut pas dire de même des albums solos de Richard qui contiennent pourtant toujours les mêmes ingrédients, telle la relative omniprésence d'instrument à cordes (violons...).

Cependant force est de constater que l'album est loin d'être mauvais. Tout d'abord Human Conditions commence avec le tubuesque 'Check the Meaning', véritable perle pop-rock . On pourra regretter néanmoins la longueur de cette chanson (8 minutes), alors que sa version radio plus courte reste plus efficace. S'en suivent une bonne poignée de bonnes chansons. On enchaîne directement avec 'Buy It In Bottles' puis on arrive à une trilogie majeure de l'album qui commence avec 'Paradise', 'God In The Numbers' et 'Science Of Silence', des chansons qui ont toutes comme point commun d'être assez mélancoliques. A mon sens, c'est là que Richard éclabousse de toute sa classe l'album.

Dernier temps fort de l'album, les deux dernières chansons : 'Lord I've Been Trying' et 'Nature Is The Law'. Sur 'Lord I've Been Trying', on retrouve quelques intonations que ne dénigrerait pas Bono. Brian Wilson (Beach Boys) collabore sur 'Nature Is The Law' (tout un programme) qui clôture superbement l'album.

Finalement, à l'heure de faire un bilan de cet album, j'ai été agréablement surpris par cet opus. Il est à mon sens meilleur que son premier album solo Alone with Everybody (qui possédait néanmoins de bonnes chansons telles 'A Song For The Lovers ou 'New York'). Cet album est beaucoup moins monotone que le précédent. Il se pose beaucoup de questions sur Dieu, sur la nature, et en un mot sur l'Homme dans cet album très personnel. Néanmoins on aurait tort de se limiter à ses talents d'auteur. Il est aussi un compositeur de talent. J'ai été moi-même surpris de sa performance live lorsque je suis allé le voir en concert au mois de décembre. Vraiment si vous avez l'occasion d'aller assister à un de ses concerts, courez-y. Vous serez étonné par la puissance certaine qu'il arrive à dégager.

Bien sur, cet album n'est pas la plus grosse surprise de l'année 2002 mais il est à mon avis assez sous-estimé. Aussi à la question de savoir s'il y a une vie après the Verve, il me faut répondre par l'affirmative.