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Johnny Flynn & Robert Macfarlane

Lost In The Cedar Wood

Johnny Flynn & Robert Macfarlane - Lost In The Cedar Wood
Chronique Album
Date de sortie : 14.05.2021
Label : Transgressive Records
4
Rédigé par François Freundlich, le 19 juin 2021
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On avait presque pris l'habitude de voir d'avantage Johnny Flynn sur grand écran que devant les micros puisqu'on a récemment pu admirer ses performances dans les films Stardust (où il joue David Bowie) ou encore The Dig. Mais c'est avec un cinquième album studio que cet hyperactif nous revient, écrit avec l'auteur naturaliste Robert Macfarlane. Lost In The Cedar Woods (rien à voir avec le Lost In The Woods de La Reine des Neige, repris par Weezer) est un concentré de Johnny Flynn sur onze titres emplis de folk brute et de joie de vivre.

Guitare sèche et refrains enjoués, la voix rauque et enrouée de Flynn fait plaisir à entendre dès l'entame du disque. Elle a gagné en chaleur, clairement mise en avant de cordes semblant jouées dans un vieux pub au clair de lune. Une certaine simplicité, qui est toujours un Graal à atteindre, ressort des chansons brutes ne cherchant pas à trop en faire mais allant à l'essentiel. La production est néanmoins soignée et millimétrée. Certains morceaux font directement référence l'ancien poème The Epic Of Gilgamesh, narrant la destruction du monde actuel par l'être humain. Un thème toujours d'actualité pour ces deux grands défenseurs de la Nature. Une ambiance country, parfois cinématographique, ressort de plusieurs titres tenant parfois davantage de l'accompagnement musical du texte, comme I Can't Swim There. Ces textes donnent envie de s'évader au travers des grands espaces, entre forêts et rivières.

De l'allant de Ten Degrees of Strange en ouverture, on passe à davantage d'introspection sur les chœurs aériens de The World To Come et sa conclusion en crescendo incantatoire et dansant. Cette guitare qui ne cesse de divaguer sur Gods And Monsters, accélérant, ralentissant, n'en faisant qu'à sa tête en suivant cette voix plaintive reconnaissable entre mille. Le moment de grâce est atteint sur Nether où Flynn chante en duo avec son fils de dix ans pour une ballade touchante, toute en déliés et en caresses, sur un piano légèrement désaccordé. Tree Rings pourrait être la chanson du méchant du film tandis et Enkidu Walked l'histoire de la quête du héros avec ces vieilles cordes usées et traînassantes. L'accordéon apparaît sur Home And Dry où la poésie se chante à tue-tête comme dans un bœuf entre potes. On a juste envie de s'amuser et de taper dans les mains. L'album se conclue sur un départ mélancolique de bateau et de son capitaine de ferry, Ferryman où la complainte du marin perdu.

Ce nouveau disque de Johnny Flynn est poétique et joyeux, avec ses instrumentations organiques et ses textes perdus dans les forêts de cèdre. Il nous apporte de la joie retrouvée en ces temps troublés et donne juste l'envie de s'échapper très très loin.
tracklisting
    01. Ten Degress of Strange
  • 02. World to Come
  • 03. Gods and Monsters
  • 04. Bonedigger
  • 05. I Can't Swim There
  • 06. Nether
  • 07. Flood in the Desert
  • 08. Tree Rings
  • 09. Enkidu Walked
  • 10. Home and Dry
  • 11. Ferryman
titres conseillés
    Nether, Home and Dry, The World to Come
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