Orlando Weeks

Moins de deux ans après A Quickening, son premier album solo, l'ex leader des Maccabees nous revient déjà pour un nouvel opus. Celui-ci, tant dans sa thématique que musicalement, se situe dans la continuité de son prédécesseur.

Si A Quickening traitait de la paternité, de la joie mais aussi de l'anxiété qui en découlent, ce nouvel album développe ce sujet sur un mode plus joyeux et bien moins angoissé. Musicalement, Orlando Weeks poursuit dans le registre d'une pop élégante et sophistiquée, parfois assez théâtrale, toujours émotionnelle. Son timbre de voix si particulier fonctionne à la perfection pour ce registre musical et donne à ce disque une saveur vraiment particulière.

Hop Up est un disque qui embrasse un très grand nombre de genres musicaux sans que l'album n'en devienne incohérent. Si celui-ci débute par un excellent titre, Deep Down Way Out, qui évoque le McCartney période Wings et que l'on s'attend alors à un album dans ce registre, ce sera pourtant le seul morceau dans ce style.
Le reste du tracklisting évolue entre étrangetés oniriques (Yup Yup Yup Yup), pop-jazzy (la pure merveille qu'est No End To Love), pop classique (High Kicking, Big Skies Silly Faces avec Katy J Pearson) et une musique qui semble héritée de la pop sophistiquée des 80's. On pense notamment à Look Who's Talking Now (un titre qui dégage un charme désuet absolument touchant), Bigger, Silver ou encore Way To Go.

Dans un premier temps, ces morceaux, notamment Bigger et son intro qui pourrait paraître ringarde, semblent un peu kitsch et datés mais il serait regrettable de ne s'en tenir qu'à une seule écoute car on passera alors à côté de la beauté de titres bien plus subtils qu'il n'y parait au premier abord.
Si Hop Up sonne au premier abord comme un bon disque pop, il devient progressivement bien plus que cela car seuls de multiples écoutes permettront d'y déceler la subtilité et la luxuriance des arrangements. On a affaire ici à un disque extrêmement complexe, particulièrement intéressant dans les formes qu'il épouse. Orlando Weeks confirme ici les qualités entrevues sur son premier album solo mais les dépasse d'une manière éclatante.