Liam Gallagher

Il nous avait pourtant prévenus : « 80% de cet album est un peu bizarre ». Pour son retour aux affaires, Liam Gallagher prend la tangente. Là où le mancunien récitait jusqu'alors en solo une partition dans la lignée de ses plus belles heures avec Oasis, il utilise un terrain de jeu bien plus vaste pour C'MON YOU KNOW, son nouvel album.

Chœurs d'enfants, rythmiques hip-hop, passages dub, influences baggy, touches de Bowie, d'Arctic Monkeys... On en voit de toutes les couleurs sur ces douze titres. Et, après une amorce en douceur, avec More Power, le moteur s'emballe vite pour ne plus trop descendre. Si le résultat peut paraître parfois un peu décousu, l'album se révèle d'une grande richesse et absolument réjouissant dans ses meilleurs moments, qui sont nombreux.

Don't Go Halfway et It Was Not Meant To Be semblent ainsi sorties de Revolver. World's In Need réveille le fantôme de Lee Mavers et des La's. Too Good For Giving Up fait office de ballade lennonienne de rigueur. L'irrésistible Everything's Electric emporte tout sur son passage tandis que Moscow Rules surprend. Après avoir commencé comme une ballade de marin à la The Coral, le titre se mue en une ballade psychédélique grandiose. Seul point faible de l'album, et choix de single très étrange, la chanson titre qui rappelle Beady Eye et peine à vraiment décoller.

Il n'en reste pas moins que l'étonnant C'MON YOU KNOW emmène avec bonheur Liam Gallagher en terres presque inconnues. Sa voix, toujours aussi nasillarde, emporte le morceau en toutes circonstances grâce à sa conviction et son énergie intactes. Qui aurait parié un penny au moment de l'implosion d'Oasis que, des années plus tard, le plus artistiquement intéressant et audacieux des Gallaghers serait le plus jeune ? C'est pourtant bien le cas.