James Righton

Deux ans après son premier album solo en bonne et due forme, James Righton, musicien protéiforme tant par les instruments qu'il manipule que par les identités qu'il revendique, revient avec Jim, I'm Still Here, disque roman venant nous illustrer une énième transformation du musicien anglais. Ici, nous découvrons non plus James mais Jim, personnage frivole et showbiz qu'aimait à mettre en scène son interprète durant les longs mois de confinements sur les réseaux sociaux.

En bon narrateur, James Righton met en place son personnage : James n'est plus, celui même qui avec son costume blanc Gucci immaculé assumait ses penchants pour le rock glam et magnifiquement maniéré de Roxy Music et David Bowie époque Ziggy Stardust. L'introduction Livestream Superstar vient ici annoncer cette mutation : nous avons dorénavant à faire à Jim qui va nous proposer en douze titres une pop empreinte d'une patine digne des nouveaux romantiques du début des années 80 grâce à sa myriade d'effet de samples et de textures électroniques.


Porté par un réel amour pour le funk sensuel et raffiné, tel que nous l'avons toujours trouvé chez Prince chez qui il puise une partie de son inspiration, James Righton navigue sur différents courants qui mixés par les talentueux belges de Soulwax offrent un mash-up futuriste et en même temps délicieusement vintage grâce à une production habile qui malgré les très nombreux effets n'alourdissent en rien le résultat.
La débauche de matériel et instrument sophistiqués que l'anglais aime à présenter sur les réseaux sociaux aux plus curieux de ses fans démontre les talents de technicien autant que de compositeur de ce dernier. Il est à noter que James Righton sait bien s'entourer lors de ses productions : on retrouve une association avec Benny Andersson, pour la première fois en guest star rehaussant le titre Empty Room d'un solo de clavier évidemment très « ABBA-esque », le contraire eut été étonnant.


Ce qui ne change pas c'est bien l'interprétation à fleur de peau de James Righton qui, encore une fois dans ce disque, dévoile un timbre doux et tout en justesse. Le côté crooner 70s de The Performer laisse en effet place à cet autre interprète des plus charismatique, cranté cette fois ci dans une atmosphère très 80s au charme glacé et assez envoûtant. Jim, I'm Still Here est une nouvelle plongée dans la « psyché » de James Righton qui, depuis la séparation des Klaxons, a réussi à se forger une identité musicale propre. Chez ce musicien aventureux et technicien accompli, l'inventivité alliée à un sens aigu du songwritting nous offrent une synth pop élégante et cosmique.