logo SOV

Wyldest

Feed The Flowers Nightmares

Wyldest - Feed The Flowers Nightmares
Chronique Album
Date de sortie : 09.09.2022
Label : Hand In Hive
35
Rédigé par François Freundlich, le 15 septembre 2022
Bookmark and Share
Ce troisième disque de la Londonienne Zoe Mead, alias Wyldest, s'inscrit comme un retour à une introspection toute personnelle pour l'artiste. Sur son précédent disque, elle décide de transformer son trio en projet solo, écrivant, mixant, produisant l'intégralité des titres. Avec Feed The Flower Nightmares, elle collabore avec Luciano Rossi, claviériste chez Idlewild pour un enchaînement de pièces atmosphériques, sortes de berceuses dream pop sous acides.

Dès l'entame de ce disque, on ressent un sentiment d'espace et d'apesanteur, se laissant emporter par le souffle de la voix angélique de Wyldest, tout en redoutant les échos lointains de guitares électriques instables. Les instrumentaux crades et saturés tranchent avec cette voix méticuleuse et fredonnée, alternant force et fragilité. L'alternance serait une bonne définition du disque puisque on semble passer du clair à l'obscur, avec des morceaux se rapprochant d'un post-rock mystique, enchainés à des titres pop à la production plus léchée. On change parfois radicalement d'ambiance et on ressent cette ambivalence au fur et à mesure de l'écoute, entre mystère et évidence. Le style est décrit par Zoe elle-même comme Doom-Pop ce qui correspondant bien à ce côté binaire.

Le titre Everytime You'll Be Mine reste comme une entame parfaite et peut-être le morceau le plus marquant avec cette tension caressante de mélopée dissonante, son refrain écorché et instable emporté par des violons célestes. On pense parfois à Mazzy Star ou Weyes Blood dans ces dérivations extatiques. Une rythmique électronique trip-hop apparait sur The Best Is Yet To Come avec ses paroles pleines d'espoir et cette saturation qui reste dans le prolongement du titre d'ouverture.

On change alors totalement d'univers avec Abilene : l'électro-pop prend le dessus pour un single radiophonique qui rompt avec l'ambiance sombre pour nous attirer vers la lumière comme des papillons de nuit. Attention à la brulure de l'ennui. Hungry For You To Know reprend un voyage folk-rock tout en langueur en forme de balade au ralenti avant que Tin Foil Girl ne nous surprenne sur un tempo rock et frontal doublé d'une voix hyper-sensuelle. Certains titres comme Lucid Lately basculent dans la facilité avec des accords majeurs entendus mille fois, d'autres sont dotés d'arrangements composites et multi-couches à la production soignée, dosée et pétillante comme sur Winter Limbs. L'aventure et la surprise.

Les passages sombres et graves sont toutefois la face de Rubik's Cube que l'on préfère chez Wyldest, avec ces influences à la Minor Victories qui ressortent par exemple sur Uncle A. Inky Road nous achève sur un séisme sonore pour un final jouissif qui semble vouloir secouer nos organes avant de nous lâcher définitivement. On retiendra davantage les passages doom que les passages pop sur ce disque qui mérite une écoute attentive et multiple pour l'apprécier et s'évader.
tracklisting
    01. Every Time You'll Be Mine
  • 02. The Best is yet to Come
  • 03. Abilene
  • 04. Hungry for You to Know
  • 05. Tin Foil Girl
  • 06. Feed the Flowers Nightmares
  • 07. Winter Limbs
  • 08. Lucid Lately
  • 09. Easier to Believe
  • 10. Uncle A
  • 11. Inky Road
titres conseillés
    Every Time You'll Be Mine, The Best Is Yet To Come
notes des lecteurs
Du même artiste