logo SOV

PVA

BLUSH

PVA - BLUSH
Chronique Album
Date de sortie : 14.10.2022
Label : Ninja Tune
4
Rédigé par Jean-Christophe Gé, le 11 octobre 2022
Bookmark and Share
Repérés par Dan Carey en 2019, PVA ont eu le temps de peaufiner leur électro glaciale. Dans la veine de Working Men's Club, Factory Floor ou Gabe Gurnsey, le trio Londonien propose une musique qui se prête autant au dancefloor qu'aux bandes originales de films dystopiques, ceux où les gens prêtent plus d'importance à l'image de leur avatar qu'à leurs expériences, et où les humains sont prostrés chez eux et ne peuvent plus faire la fête que par écrans interposés. Toute ressemblance avec des situations vécues ne serait pas fortuite.

Littéralement biberonnés à New Order - ils sont probablement nés autour de la sortie du Best Of de 1994 - PVA et leur musique sont à la fois ancrée dans la réalité et portés par un rythme qui vous font décoller jusqu'à perdre pied. Ella Harris et Josh Baxter se partagent les chansons et leurs voix sont omniprésentes. De nombreux textes sont par ailleurs issus des recueils de poésie de la chanteuse et le phrasé semi parlé fait penser à ceux de Sinead O'Brien ou Dry Cleaning. Dans les versions les plus cold, on tend vers la vague electro goth des années 90, Individual faisant furieusement penser à Das Ich ou The Eternal Afflict.


Les rythmes sont également prédominants, qu'ils proviennent des instruments électroniques ou de la batterie. Il reste ici et là un peu de place pour des nappes de synthés voire pour une guitare. Coincés derrière leur machines je les avais trouvé beaucoup moins convaincants sur scène que Working Men's Club, mais sur album c'est tout à fait autre chose.

Ils réussissent bien mieux que beaucoup de leurs camarades à construire un disque qui porte une histoire et un concept. BLUSH a plusieurs chapitres : un début électro assez classique jusqu'à l'Interlude étonnamment placé en quatrième place dans le tracklisting, puis un tournant qui s'assombrit de titre en titre jusqu'à Transit avant deux dernières compositions beaucoup plus légères pour un atterrissage en douceur.

Co-produit par le groupe avec Ben Romans-Hopcraft (chanteur de Childhood, membre de Warmduscher et Insecure Men) et Jamie Neville (guitariste de Pumarosa), enregistré dans leur home studio et mixé dans un entrepôt transformé en club, un peu à l'image de là où leur musique s'exprime, BLUSH est un disque à la fois très intime et ouvert sur le monde.
tracklisting
    01. Untethere
  • 02. Kim
  • 03. Hero Man
  • 04. Interlude
  • 05. Bunker
  • 06. Comfort Eating
  • 07. The Individual
  • 08. Bad Dad
  • 09. Transit
  • 10. Seven (feat. Tony Njoku)
  • 11. Soap
titres conseillés
    Bad Dad - Transit - Seven (feat. Tony Njoku)
notes des lecteurs
Du même artiste