Temples

Fleurons de la pop psychédélique british, alliant élégance mélodique et onirisme à la Lewis Carroll, Temples affichent clairement leurs ambitions sur Exotico, leur quatrième album. Le groupe de Kettering sort le grand jeu : opulence de morceaux, avec seize titres au compteur, production XXL signée Sean Ono Lennon, le fils de l'auteur de I Am The Walrus himself, et mixage confié au légendaire Dave Fridmann, homme derrière les plus belles réussites des Flaming Lips et de MGMT. Autrement dit, un véritable All Star du psychédélisme du XXIeme siècle réuni sur un seul disque.

Ce changement radical d'approche pour le groupe, habitué jusqu'alors à des productions home studio, se révèle vite payant et le résultat à la hauteur du casting convoqué. Temples atteignent un point d'équilibre entre influences psychédéliques 60s et 70s et sonorités contemporaines parfois mâtinées d'instruments et harmonies exotiques. Le tout donne naissance à une expérience musicale envoûtante, un peu comme un Tame Impala qui n'aurait pas sacrifié son rock'n'roll à la pop globalisée.


Souvent portés par les lignes de basse puissantes et groovy de Thomas Edison Warmsley, co-fondateur du groupe, comme sur l'ouverture Liquid Air, les chansons d'Exotico transportent l'auditeur dans un monde haut en couleurs. La voix douce et planante de James Edward Bagshaw survole des paysages glam aux harmonies exotiques (Exotico, Meet Your Maker...). Une invitation au voyage pour laquelle le doublé Crystal Hall/Head In The Cloud peut servir de tête de gondole. Autour d'un riff Zeppelinien et de touches d'instruments orientaux, Crystal Hall mute ensuite dans un hymne lysergique s'enroulant dans des nappes de mellotron.

Difficile de trouver à redire au programme présenté ici. Que ce soit sur des envolées rock (Gamma Ray), krautrock (Time Is A Light) ou des ballades spatiales aux harmonies vocales soyeuses (Fading Actor), le groupe brille. Dandys des temps modernes, les Temples se révèlent les héros d'une pop moderne, alambiquée et puissante, tout en évitant de sombrer dans le rock de stade qui tâche façon Kasabian. Exotico est une vraie réussite, à la hauteur de ses ambitions.