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Temples

Paris, Bataclan - 5 juin 2014

Live-report par Mélodie

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Après avoir enflammé la Maroquinerie il y a quelques mois, Temples voient un peu plus grand et investissent cette fois-ci la scène du Bataclan dans le cadre de la soirée You Need To Hear This Live, nouvelle association entre Les inRocks et Philips.

La première partie de la soirée est assurée par le français Marc Desse, lequel semble s'être donné pour mission de jouer non pas de la new wave, mais de la new wave en français. Le résultat est assez soporifique. Jouer de la guitare électrique, le regard noir, habillé d'un blouson en cuir ne suffit pas à être une rock star. Marc Desse ne convainc pas, mais les fans de Lescop pourraient avoir la critique un (tout petit) peu moins dure.

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Après avoir vu noir avec Marc Desse, le public attend avec impatience l'arrivée de Temples qui, on l'espère, vont revigorer le Bataclan. A 21h tapantes, la tignasse bouclée de James Bagshaw fait son entrée sur scène et ouvre le bal avec Colours To Life. Le Bataclan n'est pas très rempli, et pourtant, la foule est aux abois. A la fin de ce premier morceau, le chanteur lâche un « you're very quiet » qui encourage bon nombre de personnes à hurler et taper des main autant que possible.
Ce soir, Temples nous offrent un set absolument parfait et extrêmement soigné. Les titres sont enchainés les uns à la suite des autres. La batterie fait son petit effet, les guitares crissent et la voix si particulière de James Bagshaw nous fait monter en apesanteur. Les amoureux de la musique psychédélique des années 60s et 70s sont ravis. On a le sentiment d'opérer un voyage dans le temps, et de retourner à l'âge d'or du rock psyché. Un léger parfum hippie flotte au-dessus de la scène, ce qui n'est pas pour déplaire.

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Il faut dire que le groupe anglais parvient à ressusciter toute une époque grâce au rythme planant du synthétiseur et à des riffs de guitares, qui, réunis, donnent un son très vintage. James Bagshaw, figure particulièrement charismatique, hypnotise les regards et les oreilles. Une tignasse bouclée, des paillettes sous les yeux, ainsi qu'un énorme collier au cou lui donnent une allure très glam-rock qui accentue l'ambiance atypique de la soirée. On croirait regarder un Robert Plant ou un Marc Bolan des temps modernes.
Chaque titre est accueilli avec beaucoup de chaleur, même lorsqu'il ne fait pas partie de l'album, comme c'est le cas de Ankh et Prisms. On regrettera peut-être le manque d'attentions chaleureuses du groupe. En effet, James Bashaw ne parle quasiment pas entre les morceaux, et se cacherait presque derrières ses belles boucles et sa guitare. On mettra cela sur le compte de la timidité des débuts. Pourtant, à deux reprises, l'anglais tente de chauffer le public en lui demandant de faire du bruit, alliant le geste à la parole. Ce sont là les seules tentatives du groupe pour établir un lien direct avec la foule. Mais on leur pardonne aisément cette timidité, car leur musique seule suffit à emporter les coeurs.

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Le très bon Shelter Song - qui ouvre l'album Sun Structures - vient clore un set d'un peu plus d'une heure qui nous aura fait oublier que les Temples n'en sont qu'à leur premier album, tant ils ont fait preuve de grand talent et de maturité.
Temples reste décidément un groupe à suivre de très près, et dont la qualité de la musique n'est nullement à remettre en question. Ce soir, ils ont réussi à nous faire regretter une fois de plus, une époque révolue du rock'n'roll. On succomberait presque à l'adage C'était mieux avant. Leur premier album, Sun Structures, s'écoute aussi bien dans son canapé que dans la fosse d'une salle de concert.
setlist
    Colours To Life
    Prisms
    A Question Isn't Answered
    Sun Structures
    The Golden Throne
    Ankh
    Move With The Season
    The Guesser
    Keep In The Dark
    Mesmerise
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    Sand Dance
    Shelter Song
photos du concert
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