Jim Jones All Stars

Si Les Démons de Jésus (ndlr : film culte de Bernie Bonvoisin de 1997) avait eu une suite, nul doute que Jim Jones All Stars aurait eu toute sa place dans la bande originale.

Depuis 1989, avec des groupes comme Thee Hypnotics, mais surtout depuis 2007 et la création de The Jim Jones Revue, le pasteur du rockabilly survitaminé et du garage rock foudroyant préside l'office, en chemises bigarrées à jabot, bolo tie et bottines vernies à talonnettes.
Descendant illégitime de Little Richard et du MC5, Jim Jones ne s'est jamais embarrassé de fioritures synthétiques ou vocales.
A l'instar de The Cramps (que Jim Jones ne rechigne pas à reprendre sur scène) son idée de la formation rock'n roll est la plus puriste possible (batterie, basse, guitares, pianos électriques, auxquels le Jim Jones All Stars adjoint pas moins de trois saxophonistes) et le son délivré n'est pas fait pour la méditation. L'artwork de ce premier album de la nouvelle formation de Jim Jones ne laisse d'ailleurs aucun doute sur les intentions sonores du groupe : ça va hurler dans les transducteurs électroacoustiques ! Parti enregistrer aux studios Memphis Magnestic à Memphis, Tennessee avec Scott McEwen (Elvis Costello), Jim Jones est un artiste pour qui l'héritage et les symboles sont primordiaux. Tout comme les techniques d'enregistrement analogiques.

« Memphis est un melting pot musical dont l'âme et l'esprit ne peuvent que vous saisir » déclare ainsi Jim Jones. « Quand on enregistre à quelques encablures de la rivière Mississippi, il flotte dans l'air ce lourd passé de l'histoire du rock'n roll qui modifie la manière dont vous envisagez le groove ». Le premier single, It's Your Voodoo Working, reprise du titre de Charles Sheffield sorti à l'origine en 1961, trempe son shuffle dans la soupe primordial des influences de ses acteurs. Il est accompagné d'un vidéo clip délicieusement vintage.
Second extrait publié, Gimme The Grease parle de lui-même. Teinté de Southern soul et du rythm and blues portés par la section de cuivres, il est le reflet de l'album : ça fleure bon le sud des Etats Unis, les vintage cars et les bandes originales de la Blaxploitation. Avec les anciens du Jim Jones Revue à la basse (Gavin Jay) et aux claviers (Elliot Mortimer), un des membres de The Heavy à la batterie (Chris Ellul) ou encore le guitariste vétéran du punk blues Carlton Mounsher (The Swamps), le Jim Jones All Stars prend la forme d'un big band (neuf musiciens sur scène) du rock old school dont les chakras d'adolescents punkoïdes ne se sont jamais refermés.

Ce Ain't No Peril du Jim Jones All Stars qui agit comme une cure de jouvence sur le parrain du garage rock sortira sur Ako-Lite Records ce vendredi 29 septembre.