Travis

Après avoir conquis l'Europe en 1999 avec "The Man Who", Travis avaient quelque peu manqué leur confirmation avec le fade et mielleux "The Invisible Band". Ce raté, couplé avec une pression médiatique grandissante, avait d'ailleurs failli pousser le groupe à la séparation après l'été 2002, l'accident survenu à Neil Primose n'ayant rien arrangé. L'année sabbatique prise par les écossais leur aura donc fait le plus grand bien, mentalement mais aussi musicalement.

Ce quatrième opus s'ouvre tout d'abord sur 3 excellents titres : le court mais splendide 'Quicksand', 'The Beautiful Occupation', titre déjà aperçu sur la compilation "War Child", ainsi que le dernier single en date, 'Re-Offender'. Rien de révolutionnaire dans ces titres, mais retrouver la sincérité et la spontanéité des précédents opus fait vraiment plaisir à voir. 'Peace The Fuck Out' et son refrain final chanté par les fan à la manière du 'Grace Under Pressure' d'Elbow ne manquera également pas de râvir les fans.

La suite de l'album, sans être mauvaise, retombe malheureusement dans une certaine banalité, certains morceaux comme 'How Many Hearts' ou 'Mid-Life Krysis' ne possédant pas un grand intérêt pour l'auditeur. 'Somewhere Else' laissera probablement quelques regrets, notamment celui d'avoir l'impression d'écouter un morceau avec un fort potentiel mais un peu gâché par la profusion d'instruments utilisés.

La fin de cet album est toutefois sauvée du nauffrage par la perle qu'est 'Love Will Come Through', titre sur lequel Fran Healey montre toute sa capacité d'écriture et de composition. L'album se termine par le joli 'Walking Down The Hill', suivi du splendide "12ème souvenir" en piste cachée. On en regretterait presque que la formule simpliste piano + voix n'ait pas été expérimentée sur d'autres morceaux.

Une fois de plus, Travis ont réussi à nous vendre la même recette que depuis leurs débuts, sans vraiment évoluer ni rien révolutionner, les sonorités rock étant presque absentes de cet opus, laissant la part belle aux mélodies pop et folk. Certes '12 Memories' est bien loin d'égaler 'The Man Who', mais après le ratage de leur précédent album, on ne peut qu'être ravi de ce retour au premier plan.