Travis

L'année 2007 est bel et bien celle de tous les défis pour Travis : après avoir effectué un retour gagnant avec leur album The Boy With No Name, voici le quatuor en tournée à travers l'Europe et de passage en France pour une date unique au Bataclan de Paris. Avec un nouveau succès à la clé ?

La réponse à cette question est un « oui » franc et sans appel. Un oui tout aussi enthousiaste que peut l'être le quatuor une fois monté sur scène où chacun des musiciens trouve un terrain de jeu propice à toutes les facéties. Sur ce point, c’est un Fran Healy aux cheveux grisonnants qui mène la course avec une bonne longueur d'avance sur ses camarades. Le vocaliste introduit ainsi nombre de ses compositions par des anecdotes ou boutades accueillies avec ferveur par un public demandeur, distribue à intervalle réguliers de l'eau à une foule assoiffée par une chaleur intenable, et ne manque jamais de se dévoiler tout sourire, comme touché par le soutien indéfectible de ses fans depuis de nombreuses années. Le cadre est posé et se révèle à l'évidence parfait pour accueillir un récital sans fausse note du groupe.
Dès l'extinction des lumières, la bande son de Rocky résonne et de nombreux spots lumineux balayent la salle... l'ensemble du public semble comprendre qu'une surprise se prépare, et l'arrivée du groupe par le fond de la fosse déclenche les hourras. Une poignée de minutes plus tard, alors que chacun a pris place derrière son instrument, le show peut débuter par l'efficace Selfish Jean. Comme tout un chacun l'avait pressenti, le concert fait la part belle aux récentes compositions des écossais, celles-ci étant disséminées avec parcimonie au milieu d'une longue liste de classiques. On retrouve ainsi avec un certain plaisir le touchant My Eyes, écrite par le leader de la formation le jour où celui-ci apprit sa paternité future, mais aussi le récent single Closer ou encore un très bon Battleships.
Mais que serait un concert de Travis sans les hymnes pop composés il y a maintenant plusieurs années ? Parmi les principaux temps forts de la soirée figurent ainsi Turn, Good Feeling, Writing To Reach You mais aussi le tube Sing, dédié non sans humour à la radio RTL, et l'intemporel All I Wanna Do Is Rock.
Le rappel, ponctuant une prestation parfaite de près de quatre-vingt dix minutes, ira même au-delà de nos espérances : après avoir fourni une magnifique version acoustique de Flowers In The Window où l'ensemble du groupe aura apporté sa contribution vocale autour du maître de cérémonie, c'est avec The Humpty Dumpty Love Song et bien entendu, classique parmi les classiques et hymne générationnel, Why Does It Always Rain On Me? que la soirée se termine.

Porté par la joie communicative d'une bande d'amis à la bonne humeur contagieuse, un concert de Travis ne ressemble à aucun autre, et là est peut-être le secret de la longévité de la formation.